Céline, Thomas et Maxence marchent toujours par trois. Comme la trilogie de la devise républicaine. Ils veulent se marier, une maison, un travail, des enfants sages et manger tous les jours des huîtres.
Insoumis et inadaptés à une furieuse réalité économique et administrative, ils chevauchent leurs quads de feu et traversent une France accablée, en quête de nouveaux repères, de déserts jonchés de bipèdes et d’instants de bonheur éphémère.
Avec : Céline Fuhrer, Thomas Scimeca, Maxence Tual, Thomas de Pourquery, Olivier Saladin, Claire Nadeau, Jean-Luc Vincent, Nicolas Bouchaud, Pascal Sangla, Robert Hatisi, Solal Bouloudnine
Scénario, réalisateur Jean-Christophe Meurisse • Avec la collaboration artistique de Amélie Philippe • Produit par Emmanuel Chaumet • Direction de production Paul Sergent • 1er assistant réalisateur Emilie Orsatelli Tesi • Image Javier Ruiz Gomez • Son Colin Favre-Bulle • Montage Carole Le Page • Chef décorateur Sven Kuffer, Hervé Redoules • Cheffe costumière Elizabeth Cerqueira • Avec le soutien de La Collectivité Territoriale de Corse, en partenariat avec le CNC • Avec la participation de CINE +
En association avec Cinémage 10
Jean-Christophe Meurisse
Après
une formation de comédien, Jean-Christophe Meurisse crée en 2005 les
Chiens de Navarre, bande d’acteurs dont il dirige les créations
collectives pour le théâtre. Ses pièces sont remarquées et saluées par
la critique et le public, partout en France mais aussi à l’étranger.
Outre le théâtre, il réalise en 2013 son premier moyen métrage Il est
des nôtres (Prix du Syndicat français de la critique et Prix Ciné + au
Festival de moyens métrages de Brive). Apnée est son premier long métrage.
4 QUESTIONS A JEAN-CHRISTOPHE MEURISSE
1 /
Vous êtes metteur en scène de théâtre avec votre troupe les
Chiens de Navarre. Quand et comment est née l’idée de passer au cinéma ?
Dans mon travail de metteur en scène, il y a toujours des références au
cinéma. J’ai été un spectateur de cinéma avant de venir au théâtre.
Au-delà du performatif des Chiens de Navarre, je voulais plus de
narration, de continuité, de notion de personnages. Je désirais raconter
une histoire et voir des images autrement qu’à la scène.
2 /
Quelle est la part d’écriture et d’improvisation dans Apnée ?
J’ai construit un scénario avec une trame, des situations, tableaux,
décors, mais pas de dialogues. On ne savait pas ce qu’on allait dire
exactement pour trouver cet hyper présent. J’aime quand l’acteur écrit
ou invente ses propres dialogues. Il n’est plus en état de penser ce
qu’il va jouer. Il est vrai, accidentel, infantile.
3 /
Le film met le monde à plat avec une innocence enfantine, une
légèreté et un ton libertaire, non exempt de dureté. C’est à la fois
surréaliste, lucide et libératoire…
Il y a quelque chose de très premier degré dans Apnée, et surtout pas
de cynisme. En tout cas pas comme on l’entend aujourd’hui. Il y a du
Diogène chez ces trois
héros. Un mélange d’intelligence et de naïveté. Ils croquent, regardent
notre France qui est un peu accablée. A 40 ans, la naïveté devient
autre, entre la légèreté de l’enfance et une revendication un peu
libertaire. Je préfère raconter des choses tristes et révoltantes avec
le rire.
4 /
Un trio amoureux mène le récit. Le « trouple », un idéal de vie ?
Je n’aime pas trop la psychologie. J’aime que l’imaginaire du
spectateur soit actif, qu’il suive des choses réelles, concrètes. Le «
trouple » n’est pas une revendication amoureuse personnelle. J’avais
peur qu’avec un couple, ce soit trop identifiable. Le trio apporte du
décalé, du dérangeant, du symbolique. En ces temps contrariés et
contrariants, c’était pousser la provocation, la réflexion, l’exigence,
de montrer une forme d’amour possible qui pourrait presque être
reconnue.