Un poste de police.
Un tête-à-tête, en garde à vue, entre un commissaire et son suspect.
Avec : Buron Benoît Poelvoorde • Fugain Grégoire Ludig • Philippe Marc Fraize • Fiona Anaïs Demoustier • Sylvain Orelsan • Champonin Philippe Duquesne • Franchet Jacky Lambert
Fiche Réalisation Quentin Dupieux • Scénario Quentin Dupieux • Producteurs Thomas Verhaeghe, Mathieu Verhaeghe • Image Quentin Dupieux • Décors Joan Le Boru • Son Guillaume Le Braz • Monteur son David Vranken • Montage Quentin Dupieux • Musique David Sztanke • Une production Atelier de Production • En coproduction avec Cinéfrance et Nexus Factory & Umedia en association avec Ufund • Avec la participation du Centre National du Cinéma et de l’Image Animée • Avec le soutien de la Région Ile de France • Et la participation de Canal + et OCS
Quentin Dupieux
Filmographie
2001 NONFILM
moyen-métrage diffusé sur Arte
2006 STEAK
2009 RUBBER
Festival de Cannes – Semaine de la Critique
2011 WRONG
Festival International de Sundance
WRONG COPS CHAPTER 1 [cm]
Quinzaine des Réalisateurs
2013 WRONG COPS
2014 REALITÉ
Festival de Venise – section Orizzonti
2018 AU POSTE !
LE DAIM
ENTRETIEN AVEC QUENTIN DUPIEUX
AU POSTE ! semble être un film sur la banalité, le quotidien. Ce commissariat dépeuplé, la nuit, dégage aussi un imaginaire très français. C’est d’ailleurs aussi votre premier vrai film français.
Le quotidien, l’anodin, c’est un peu la note que je cherchais, et il y
avait à l’origine du projet une grosse envie de France, effectivement.
J’ai pu expérimenter des choses très intéressantes dans les quatre films
que j’ai tournés aux États-Unis, mais quand j’ai dirigé Alain Chabat et
Jonathan Lambert en français dans RÉALITÉ, je me suis rendu compte que
j’étais bien plus à ma place pour maîtriser le langage et construire des
personnages en profondeur. Je me suis senti plus efficace, plus
capable, par le simple fait de parler dans ma langue et par la culture
commune que je partage avec Chabat et Lambert. Mes films américainsse
sont faits un peu au détriment de ma plume. Creuser dans une langue que
je comprends parfaitement, comme je le fais avec AU POSTE !, me permet
d’avoir une palette plus étendue. C’est un peu comme si je découvrais
les couleurs.
Vos deux comédiens principaux, Grégoire Ludig et Benoît Poelvoorde, ont un jeu plutôt sobre.
Même quand Grégoire Ludig regarde la main sortir du casier, son regard
n’est pas hystérique, c’est presque nonchalant. Ça, c’est une autre note
du film. Je voulais que Grégoire Ludig incarne une sorte de Monsieur
Tout-lemonde. Je l’avais vu dans un film de Marion Vernoux, ET TA SOEUR,
et j’avais été saisi par sa capacité à être réel. Il est très généreux,
d’autant plus que dans AU POSTE !, il n’a pas forcément le rôle le plus
excitant, celui qui a la bonne vanne au bon moment. Je voulais éviter
de tomber dans l’empilage de sketchs. Avec Benoît comme avec Grégoire,
dès que ça sonnait trop écrit, que ça semblait de la blague pour la
blague, on enlevait des choses, on rendait ça plus quotidien, normal. La
gamme de Benoît est phénoménale. Il est souvent employé pour la partie
haute de cette gamme, quand il joue son personnage un peu gueulard. Mais
il sait faire une infinité de choses.
Votre film fait penser aux années 70, à travers les tons beiges, le choix des lieux, le genre du film aussi…
Le film n’est pas un pastiche, ce n’est pas une relecture des
seventies. C’est un magma de tout un tas de choses. Je cherche toujours à
faire un objet qui soit un monde total. La direction artistique et les
décors de ma femme Joan y sont également pour beaucoup ; tous ces choix
visuels qui donnent au final ce look au film se font à deux.
Quelle était l’idée de départ du récit ?
J’avais une grosse envie de filmer du dialogue, de faire un film à
texte, sans doute parce que j’étais légèrement frustré par mes films
américains de ce point de vue-là. Or c’est de là que je viens, depuis
mes courts-métrages et STEAK. Les personnages bavardent beaucoup dans
mes films !
Vos films américains sont davantage dans une sorte de plasticité presque un peu cartoon, alors qu’AU POSTE ! est un vrai film à texte.
C’est là où la banalité m’intéresse. C’est lié au réalisme, mais aussi
au fait de redonner du corps à mes personnages à travers le texte. On
remodelait le film en changeant une virgule ou en ajoutant trois lignes.
Sur mes films américains, il y avait moins de nuances. Quand un
comédien n’arrivait pas à donner ce que je voulais, c’était très
compliqué de réécrire rapidement. AU POSTE ! s’est fait dans une
réécriture permanente. Trois mots en plus ou en moins changeaient toute
la scène. J’ai eu envie que les personnages soient plus incarnés,
humains, réels, avec des traits de caractère. Je pense que je viens
d’ouvrir une nouvelle période de mon cinéma. Je la vois se dessiner.
La blague entre « aller-retour » plutôt que « va-et-vient », c’est une chose qu’on ne peut imaginer que lorsqu’on a une parfaite connaissance de la langue française. Et c’est la même chose sur le sentiment du quotidien que dégagent ces moments où la femme de Grégoire Ludig s’endort à ses côtés, où la voisine ouvre la porte, où il fait semblant de fumer parce qu’il est seul.
Oui, je crois que c’est inédit chez moi et ça va avec mon retour en
France. Je vais forcément me mettre à parler de trucs que je connais. On
n’est plus uniquement dans le fantasmagorique, où un mec mort
peut revenir trois scènes plus tard. Dès que je commence à tourner en
rond, très naturellement, sans même y penser, j’ai toujours envie
d’injecter de nouveaux éléments. Sinon, je m’ennuie. Pendant longtemps,
je m’amusais à rajouter à chaque nouveau film, un élément supplémentaire
de la grammaire cinématographique. Aujourd’hui, je viens tout
simplement d’injecter encore un nouvel élément : le personnage.
C’est aussi votre premier film nocturne.
J’ai longtemps été à l’aise à l’extérieur, avec ce grand ciel bleu de
Californie et cette lumière pour laquelle j’avais une vraie fascination.
J’ai eu envie de faire l’inverse. Et c’était un bonheur total de tout
penser autrement.
Vous saisissez bien cette sensation de la nuit. C’est une nuit de bars encore ouverts mais quasi vides, des commissariats où la nuit semble tout figer dans le temps. En même temps, vu que votre cinéma est quand même lié à la rêverie, ça paraît presque logique que vous vous confrontiez à la nuit.
Oui, il reste quelque chose du rêve, ça plane encore. Mais le but,
c’est aussi d’être un peu moins seul dans mon monde de rêves. En
travaillant davantage les personnages, en racontant un truc un peu plus
ancré, je crois qu’on peut emmener les gens un peu plus loin. Quand on
part du postulat d’un pneu qui roule tout seul comme dans RUBBER, le
truc dingue est déjà posé. Après, il n’y a plus qu’à dérouler l’idée. Le
poumon qui fume de Benoît, c’est un gag intégré à la réalité même, non à
un truc entièrement loufoque.
Vous réussissez à inventer de nouvelles figures à partir d’acteurs qu’on a vus dans plein de films. On n’a jamais vu Anaïs Demoustier comme ça par exemple, pour des questions capillaires, bien sûr, mais aussi pour son jeu.
Le conditionnement se fait beaucoup par le scénario. Il contient
toujours quelque chose qui permet au comédien de se projeter dans un
ailleurs. C’est ce qu’ils viennent chercher chez moi, je crois et c’est
ainsi que je les accueille. Anaïs, je l’avais vue dans un film
d’Emmanuel Mouret, CAPRICE, et je l’ai trouvée formidable. Au départ, je
projetais quelque chose de très réaliste dans son personnage et puis,
au fil d’une discussion au café avec elle, je lui ai dit qu’elle était
comme Zézette dans LE PÈRE NOËL EST UNE ORDURE, en imaginant quelque
chose d’un peu inconséquent : elle ouvre la porte, elle dit une connerie
et elle ferme la porte.
Il n’y a jamais de moquerie ou de mépris envers les personnages. Vous parvenez à leur trouver une poétique propre.
Je pense que c’est lié au fait que j’ai des envies de cinéma. Je me dis
qu’un film doit faire un peu rêver, esthétiquement, émotionnellement.
Ici, le décor fait rêver. Cette nuit, elle fait rêver. Et les
personnages doivent aussi faire un peu rêver. Benoît, avec ce vieux
holster, me fait un peu rêver, mais de manière douce, sans que ce soit
trop voyant ou démonstratif.
La moustache ou cette coupe de cheveux, c’est aussi un vrai plaisir pour les comédiens.
Absolument. Ce n’est pas un déguisement, c’est une envie de fabriquer
quelque chose de singulier. J’ai envie que ces personnages existent en
vrai. Et c’est la même chose pour les décors ou l’esthétique, de manière
plus générale. Ici, tout compte, les meubles, les décors, les acteurs,
alors que la comédie est souvent juste un lieu pour faire rire, mais de
moins en moins pour faire réellement du cinéma. Sur un film comme
TOOTSIE de Sidney Pollack, la direction artistique est dingue. C’est ça
qui fait que je vibre : je suis dans un film.
Et puis, il y a l’alchimie entre les comédiens.
Oui, il se passe vraiment quelque chose quand tous sont heureux d’être
là. On le sent immédiatement quand ils ne sont pas heureux d’être
ensemble. Alors on cache la misère avec du découpage, de la musique,
mais au final, on a le sentiment bizarre de voir un truc faux car les
gens ne s’aiment pas. Tant que je n’étais pas sûr que ça marche entre
Grégoire et Benoît, je frôlais l’échec en permanence car aucun artifice
n’aurait pu récupérer ça. Ils sont trop souvent ensemble. Mais tout
s’est passé merveilleusement bien. Quand les acteurs sont heureux de
travailler ensemble, cette sensation parvient au spectateur. C’est
d’autant plus important dans un film où l’on reste un bon moment avec
deux comédiens dans une seule pièce, dans un film doté d’une formule un
peu bizarre : une courte durée pour un long-métrage mais un rythme
finalement assez lent.
Vous faites de longues répétitions avec les comédiens avant le tournage ?
Non. On a répété un peu le samedi avant le tournage, dans le décor,
pour que les acteurs se rencontrent et s’approprient les lieux. En fait,
nous avons trouvé la note le premier jour de tournage. On creusait les
choses ensemble. L’erreur serait de robotiser des acteurs aussi
puissants que Benoît et Grégoire, en leur demandant de respecter le
texte à la virgule.
Il y a peu de musique contrairement à vos autres films, en tout cas, elle se fait plus discrète. Et puis à la fin, il y a ce morceau orchestral presque un peu atone. C’est la première fois qu’il y a si peu de musique et surtout pas de musique électro.
La musique du film, ce sont les voix, les dialogues. Ça aurait été un
contresens de rajouter de la musique en fond. L’idée pour le morceau de
fin, c’était de faire une musique française à la François de Roubaix.
J’avais fait une liste d’instruments que je souhaitais faire entendre à
David, le compositeur de la musique.
On n’a d’ailleurs pas l’impression que les sons du commissariat soient très présents. Ils semblent présents et absents à la fois.
On avait ajouté plein de sons de portes qui claquent, de téléphones qui sonnent, mais en fait, ils annulaient le film. On a alors retiré des choses, baissé d’autres. Ce relatif vide sonore auquel on a abouti faisait peur à plein de gens. Mais j’ai tenu bon. Il fallait que tout soit feutré. La moindre des choses, quand on fait un film avec quelques personnages qui se parlent dans un même lieu, c’est que ce soit confortable. Si c’est anxiogène et moche, si la lumière est crue, alors c’est comme une prise d’otages pour les spectateurs.

ENTRETIEN AVEC BENOÎT POELVOORDE
Connaissiez-vous le travail de Quentin Dupieux avant qu’il vous propose AU POSTE ! ?
Non, je n’avais vu que RUBBER, sans savoir que c’était de lui. En
revanche, on s’était croisé chez un ami commun quand il était plus jeune
mais on ne s’était jamais revu. J’ai tout de suite aimé le scénario que
j’ai lu en étant constamment plié de rire. C’est un des scénarios les
plus drôles et mieux écrits que j’ai pu lire. On est allé boire un verre
et j’ai tout de suite compris que j’avais affaire à quelqu’un de très
singulier. On était censé se voir une heure pour faire connaissance, se
renifler le derrière, et finalement on a passé toute la soirée ensemble.
J’étais venu avec une tête de cheval en plastique que j’avais trouvée
dans un magasin de farces et attrapes. On s’est beaucoup amusé !
C’est important pour vous de bien vous entendre avec un réalisateur ?
Pas nécessairement de bien s’entendre, mais au moins de savoir pourquoi
on est là. En vieillissant, j’ai besoin de savoir ce que le réalisateur
a en tête. Quentin sait exactement ce qu’il veut. Il est impressionnant
de précision. Il travaille d’ailleurs sans combo (soit l’écran de
contrôle aujourd’hui utilisé sur presque tous les tournages), sans
perdre une seconde, sans personne d’inutile sur le plateau. Il fait
lui-même la lumière et le cadre, si bien que contrairement aux autres
tournages, je n’ai quasiment jamais attendu entre les prises ! On n’a
fait que travailler, travailler, ce qui m’a beaucoup plu.
Comment aviez-vous envisagé le personnage ?
Je ne prépare jamais les personnages. Si j’aime un projet, je viens
complètement vierge, je suis très malléable. Avec Quentin, on n’a
d’ailleurs jamais parlé du personnage. Ce n’est pas son genre. Rien de
ce qu’il fait ne s’apparente à la façon traditionnelle de faire du
cinéma. On a simplement fait une lecture un après-midi avant le tournage
avec Grégoire Ludig et Marc Fraize, de manière à poser les bases. Par
contre, il exige de connaître son texte par coeur, ainsi que le texte de
son partenaire, et ce, dès la répétition ! C’est important car les
dialogues fonctionnent sur du tac au tac, ça doit frotter constamment.
Et puis, il y avait toujours le risque de faire certaines scènes en un
seul plan, avec l’impossibilité de rattraper quoi que ce soit au montage
si ça ne marchait pas. Donc on doit tout connaître sur le bout des
doigts. Parfois, il y avaitplus de dix pages de dialogues à apprendre.
C’était au fond un peu comme au théâtre, alors que sur un film,
généralement on peut dire une réplique, couper, reprendre, etc. Quentin
déteste le cinéma où on découpe, où on fait un raccord dans l’axe, un
plan serré, etc.
Votre jeu est dans une sorte d’entre-deux étrange, ni haut en couleur comme dans certains films, ni taciturne ou dépressif comme dans d’autres, mais au milieu du gué.
Cela me fait plaisir d’entendre ça ! Quentin m’a permis d’éviter que je
me repose sur mes acquis. Il le fait parfois de manière un peu sèche
d’ailleurs, il est direct, frontal ! Je suis orgueilleux comme tous les
acteurs, et le premier jour, j’étais un peu déstabilisé. Mais nous avons
fini par trouver nos marques. Pour rire, je lui disais : « j’espère que
ça vaut la peine de s’enfermer pendant un mois dans la maison des
communistes ». Visiblement, ça en valait la peine ! En tout cas, Quentin
était très attentif à la mélodie des voix. Il y a un son qu’il voulait
entendre et il m’a poussé à le trouver, en retranchant mes petites
scories d’acteur. Il a souvent d’excellentes indications de jeu. La
première séquence au téléphone, on l’a faite deux jours de suite, dès le
début du tournage, car on ne trouvait pas tout à fait le bon ton.
Il y a quelque chose qui a changé sur ce film dans votre manière d’appréhender le jeu ?
Je ne sais pas, mais en tout cas, j’y ai pris beaucoup de plaisir. Mais
je crois qu’il ne faut pas commencer sa carrière avec un film de
Quentin, car ensuite les autres tournages paraissent d’une lenteur et
d’un gaspillage d’énergie incommensurables. Chez lui, toute l’énergie
est concentrée sur le travail, c’est très enrichissant. Il est arrivé,
par exemple, qu’on refasse une prise une trentaine de fois. Il faut être
très résistant. Du matin au soir, on passait de Dupieux au pieu ! Mais
avec cette méthode, à la fin, on fait corps avec son personnage. En tant
que comédien, on se débarrasse de tous les trucs sécurisants. Il nous
demande de ne pas nous planquer derrière des vieux trucs d’acteur.
Comme quoi par exemple ?
Si par exemple on connaît mal son texte, on va prendre des temps qui ne
servent à rien, ou alors on va forcer sur certains mots parce qu’on
sait que ça rendra bien. Il perçoit tout de suite ces choses-là. Mais ça
ne l’empêche pas d’être détendu. C’est quand même le seul réalisateur
que je connaisse qui estvenu sur le plateau avec son chien ! Moi aussi
je viens avec mon chien, mais un réalisateur normalement n’a pas le
temps de s’occuper de son chien !
C’était compliqué de jouer ce ton comique qui n’est pas tout à fait comique, mais qui doit quand même faire rire ?
Ce n’était pas simple, en effet ! Et comme on n’avait pas de combo, on
ne savait pas toujours si ça allait marcher, une fois le film monté. Il
n’y avait pas de scripte non plus, qui aurait pu nous dire ce qu’on
avait tourné ou pas. Il y avait juste une jeune fille qui nous soufflait
et nous faisait répéter le texte. Parfois, je ne savais plus si on
avait vu telle partie ou pas, d’autant plus qu’à certains moments du
film, on redit la même chose trois ou quatre fois, mais différemment. Et
puis, on ne tournait jamais dans l’ordre. Mais c’était très excitant,
ça nous obligeait à être constamment dans une mécanique de jeu.
Vous connaissiez Grégoire Ludig, votre partenaire ?
Non, je ne l’avais jamais rencontré. C’est un comédien extraordinaire.
La grande force de Quentin, c’est qu’il sait très bien s’entourer. Je
crois qu’il faut vraiment être très bon acteur pour jouer avec Dupieux.
On peut très vite perdre pied si on n’a pas les épaules solides. Je me
souviens d’une scène où il y avait plusieurs figurants. Au fil des
prises, on en voyait de moins en moins ! Il les virait un à un, alors
qu’ils ne parlaient même pas ! Mais visiblement, ils n’étaient pas assez
bons. Il pouvait nous faire tenir sur quatre minutes sans couper dans
un dialogue avec un autre acteur. Il faut avoir un peu de bouteille pour
tenir la distance, surtout si on n’a jamais fait de théâtre, ce qui est
mon cas.
Vous et Grégoire Ludig vous êtes vite apprivoisés ?
Oui, on s’est entendu tout de suite. Il est très rieur et je le suis
aussi. C’est bien simple, on riait tout le temps. On avait tous les deux
à coeur d’être généreux avec l’autre. Et puis, jouer devant un type qui
a une moustache pareille, ça aide ! On riait tous les jours de cette
moustache qu’il assumait avec panache !
Propos recueillis par Jean-Sébastien Chauvin