Film soutenu

I Wish (Nos voeux secrets)

Kore-Eda Hirokazu

Distribution : Le Pacte

Date de sortie : 11/04/2012

2011 - Japon - Couleur - 1.85 – Dolby SRD - 2h08

Au Japon, sur l’île de Kyushu, deux frères sont séparés après le divorce de leurs parents. L’aîné, Koichi, âgé de 12 ans, part vivre avec sa mère chez ses grands-parents au sud de l’île, tout près de l’inquiétant volcan Sakurajima. Son petit frère, Ryunosuke, est resté avec son père, guitariste rock, au nord de l’île. Koichi souhaite par-dessus tout que sa famille soit à nouveau réunie – même si cela doit passer par l’éruption dévastatrice du volcan ! Lorsqu’un nouveau TGV relie enfin les 2 régions, Koichi et son jeune frère organisent clandestinement un voyage avec quelques amis jusqu’au point de croisement des trains, où un miracle pourrait, dit-on, se produire… Verront-ils se réaliser leurs vœux secrets ?

Festivals du Film Asiatique de Deauville et de Vesoul

LISTE ARTISTIQUE
LES ENFANTS : MAEDA Koki Koichi (le frère aîné) • MAEDA Ohshiro Ryunosuke (le frère cadet) LES COPAINS DE KOICHI : HAYASHI Ryoga Tasuku • NAGAYOSHI Seinosuke Makoto LES COPINES DE RYUNOSUKE : UCHIDA Kyara Megumi • HASHIMOTO Kanna Kanna LE COPAIN DE RYUNOSUKE : ISOBE Rento Rento
LES ADULTES : OHTSUKA Nene Nozomi (la mère) • ODAGIRI Joe Kenji (le père) • NATSUKAWA Yui Kyoko (mère de Megumi) NAGASAWA Masami Mlle Mimura (professeur) • ABE Hiroski Mr Sakagami (professeur) HARADA Yoshio Wataru (ami du grand-père) • KIKI Kirin Hideko (la grand-mère) HASHIZUME Isao Shukichi (le grand-père)

LISTE TECHNIQUE
RÉALISATION ET SCÉNARIO KORE-EDA Hirokazu • IMAGE YAMAZAKI Yutaka • MONTAGE KORE-EDA Hirokazu • MUSIQUE QURULI • DÉCORS MATSUO Ayako • SON TSURUMAKI Yutaka • COSTUMES KOBAYASHI Miwako • EFFETS SPÉCIAUX HIGUCHI Rayo • PRODUC- TION SHIGOMI INC. • PRODUCTEURS KOIKE Kentaro, TAGUCHI Hijiri • COPRODUCTION BIGX COPRODUCTEUR ODAKE Satomi • DISTRIBUTION LE PACTE • AVEC LE SOUTIEN DU GNCR

Kore-Eda Hirokazu

Né à Tokyo en 1962, Kore-eda a obtenu son diplôme de l’université de Waseda en 1987. Il est ensuite embauché chez TV Man Union, où il réalise plusieurs documentaires primés. Son premier long métrage, MABOROSI a reçu l’Osella d’or à la Mostra de Venise en 1995. Son deuxième film, AFTER LIFE, a été distribué dans une trentaine de pays et valu à son auteur une reconnaissance internationale. Son troisième opus, DISTANCE, est sélectionné en compétition au festival de Cannes en 2001, tandis que son quatrième film, NOBODY KNOWS, a décroché le prix d’interprétation masculine pour Yagira Yuuya au festival de Cannes en 2004. En 2006, HANA, son premier film en costumes qui se déroule sous la dynastie Edo, parle de chevalerie et de vengeance. En 2008, STILL WALKING, très librement autobiographique, a été sélectionné au festival du film de Toronto et a obtenu le prix du meilleur réalisateur aux Asian Film Awards et l’Astor d’or du meilleur film au festival du film de Mar del Plata. La même année, il réalise son premier long métrage documentaire, DAIJOBU DE ARUYO NI : COCCO OWARANAI TABI, sur la tournée du chanteur japonais Cocco.
Kore-eda a également produit trois jeunes cinéastes japonais : KAKUTO d’Iseya Yusuke, sélectionné au festival de Rotterdam en 2003, WILD BERRIES de Nishikawa Miwa, sélectionné au festival New Directors/New Films de New York en 2003 et SWAY, de la même réalisatrice, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes en 2006.

Filmographie

2009 AIR DOLL
2008 STILL WALKING
2008 DAIJOBU DE ARUYO NI: COCCO OWARANAI TABI (doc)
2006 HANA
2004 NOBODY KNOWS
2001 DISTANCE
1998 AFTER LIFE
1995 MABOROSI

Entretien avec Kore-Eda Hirokazu

D’OÙ VIENT LE TITRE ORIGINAL DU FILM EN JAPONAIS KISEKI, QUI SIGNIFIE « LE MIRACLE » ?
Quand nous avons décidé de faire une histoire à propos du croisement des deux trains du nouveau Shinkansen (TGV) du Kyushu, ce titre a été le premier à nous venir à l’esprit. Il est simple mais c’est un très bon titre. Je suis étonné qu’aucun film japonais n’ait jamais été intitulé Kiseki. Les enfants, leur façon de vivre, l’équilibre entre les sept, tout était vraiment un miracle.

QU’EST-CE QUE CELA SIGNIFIE POUR VOUS DE FILMER DES ENFANTS ?
J’aime la façon dont ils sont incomplets et leur présence est instable. Filmer des enfants comme dans Nobody Knows et I Wish me fait vraiment réfléchir. Je commence à voir la société à travers leurs yeux et leur existence. Peut-être est-ce parce que je suis père maintenant, mais tous les adultes dans I Wish sont des adultes auxquels je souhaite ressembler. Je veux être un adulte qui attend ses enfants au retour de leurs aventures, sans en faire toute une histoire.

LE FILM A LA QUALITÉ D’UN ADULTE CAJOLANT UN ENFANT.
A l’école, les endroits comme la bibliothèque ou l’infirmerie sont des refuges pour les enfants. Ils n’y sont pas jugés ou évalués par les notes. Au sein de la famille, c’est la présence des grands-parents qui est un refuge et je voulais donner à ces enfants un lieu où ils puissent se relaxer et se sentir en sécurité. Quand j’étais à l’école élémentaire, j’adorais une biblio- thécaire et c’est comme cela que je suis devenu un dévoreur de livres, en lisant énormément. Je passais aussi beaucoup de temps à l’infirmerie (rires).

POURQUOI AVEZ-VOUS DEMANDÉ À KISHIDA SHIGERU (CHANTEUR DU GROUPE QURULI) DE FAIRE LA MUSIQUE ?
Lorsque j’écrivais la scène où les enfants sont en train de courir, je pensais que ce serait formidable d’avoir le groupe Quruli en fond sonore. Après cela, je n’ai pu penser à personne d’autre pour faire la musique dont j’avais envie. Je ne sais pas pourquoi mais la musique de Quruli et les enfants allaient vraiment bien ensemble. KISHIDA Shigeru, à qui j’ai montré mon film dès le premier montage, m’a semblé enthousiaste. Il m’a dit : « J’ai déjà trois chansons ! » Ensuite, je lui ai demandé de regarder un montage plus court avec une modification de la composition et j’ai reçu une note manuscrite disant “No !”. Il a expliqué que le temps passé avec les enfants à l’écran avait été manipulé et trop révisé par la main des adultes. Il aimait vraiment le film et sa remarque était tout à fait pertinente. Je suis donc revenu au mon- tage original. J’étais trop pressé de raconter l’histoire et son opinion m’a remis en place et permis de prendre du recul.

QU’EST-CE QUE LES ENFANTS ONT GAGNÉ À LA FIN DE LEUR AVENTURE ?
Dans la scène où les enfants descendent les escaliers en courant à la station de Kagoshima, Seinosuke, qui joue le rôle de Makoto, m’a dit : « Est-ce que tu peux ramener Marble à la vie ? Invente-nous une fin heureuse ». (rires) Mais je lui ai expliqué que la mort du chien n’était pas du tout une fin triste. Pendant leur voyage, Koichi et les enfants réfléchissent sur le monde. Ils apprennent que, même si l’on fait un vœu, cela ne veut pas dire que le monde va changer de la manière dont on a envie. Ensuite ils reviennent à la maison. Leur famille ne va proba- blement pas se reformer et Marble ne reviendra pas à la vie. Mais ils ont pris conscience qu’ils font partie de ce monde, eux aussi. C’est à peu près à ce moment-là qu’ils apprennent aussi qu’il ne suffit pas d’aimer quelqu’un pour que cette personne vous aime en retour. Et si vous pouvez penser que cela fait partie de la vie, eh bien vous pouvez grandir en tant que personne. Les émotions qui côtoient le désespoir peuvent aider tout un chacun à grandir. Personnellement, je pense que c’est cela, le miracle de la vie.