Film soutenu

INU-OH

Masaaki YUASA

Distribution : Star Invest Films France

Date de sortie : 23/11/2022

Japon, Chine - 2021 - 1h38 - Film d'animation

Inu-oh, créature maudite, est né avec une particularité physique l’obligeant à cacher chaque parcelle de son corps. Sa vie de paria solitaire change lorsqu’il rencontre Tomona, un joueur de Biwa aveugle. Ensemble, ils créent un duo singulier qui fascine les foules, et deviennent les premières célébrités du Japon. Pour découvrir la vérité sur la malédiction d’Inu-oh, ils devront continuer à danser et chanter, au risque de déranger l’ordre établi.

Titre Japonais 犬王
Réalisateur Masaaki YUASA • Scénariste Akiko NOGI • Création des dessins personnages Taiyo MATSUMOTO • Adapté de Hideo FURUKAWA • Musique OTOMO Yoshihide • Producteurs Fumie TAKEUCHI (Asmik Ace), Akiko YODO (Aniplex), Eunyoung CHOI (Science SARU) • Casting Avu-chan (Queen Bee), Mirai MORIYAMA

Masaaki YUASA

Né le 16 mars 1965 dans la préfecture de Fukuoka. Masaaki YUASA est un réalisateur de films d’animation, fondateur
et directeur du studio Science Saru. M. YUASA a été l’un des principaux collaborateurs de la série télévisée CHIBI MARUKOCHAN et CRAYON SHIN-CHAN.
Son premier film, MIND GAME (2004), a remporté de nombreux prix, dont celui du meilleur film d’animation au Festival international du film Fantasia de Montréal.
Il a également reçu de nombreux prix pour des séries TV qu’il a réalisées, comme THE TATAMI GALAXY (2010) et PING PONG : THE ANIMATION (2014). En 2017, il a réalisé deux longs métrages (un exploit pour un réalisateur d’animation japonaise), NIGHT IS SHORT, WALK ON GIRL et LOU ET L’ÎLE AUX SIRÈNES, ce premier long métrage original, a remporté le Cristal du meilleur long métrage au Festival international du film d’animation d’Annecy (seul Miyazaki et Takahata étaient parvenus à obtenir ce précieux prix).
Avec la distribution mondiale de DEVILMAN CRYBABY par Netflix en janvier 2018, les œuvres de M. YUASA sont devenues très populaires non seulement au Japon mais aussi dans le monde entier. RIDE YOUR WAVE a été nommé par L’Association Internationale du Film d’Animation aux Annies Awards dans les catégories « Meilleur réalisation » et « Meilleur Film Indépendant ».
Masaaki YUASA est l’un des réalisateurs d’animation les plus remarquables et les plus talentueux dans le monde de l’animation d’aujourd’hui

NOTES D’INTENTION

Je vous propose de remonter 600 ans en arrière, grâce aux biwa-hoshi, moines-aveugles-joueurs de biwa. C’était une époque chaotique. Le destin de chacun dépendait alors de sa classe sociale. Pour s’élever dans la société, les pauvres n’avaient d’autres choix que de devenir samouraï ou artiste. La vie qu’ils menaient dépasse tout ce qu’on peut imaginer. La plupart des histoires les concernant ayant aujourd’hui disparu, ce film « recueille » l’une d’entre elles. Voici l’histoire de Inu-oh, danseur de Nô, et de Tomoari, biwa-hoshi.
Masaaki YUASA


LE PASSÉ EST BEAUCOUP PLUS VASTE QUE L’ON NE L’IMAGINE.

Inu-oh et Tomona s’échappent de leur condition grâce au chant, à la danse et en mettant la foule en liesse durant l’ère de Muromachi. Je suis certain que votre coeur battra au rythme du film. Il est plein d’éléments qui ne sont pas censés être présents à cette période.
Il y a tant d’histoires de cette époque qui ne nous sont pas parvenues. Si nous célébrons ensemble ce duo aujourd’hui, cela résonnera comme une récompense pour ceux qui osent être fidèles à eux-même, génération après génération.
Masaaki YUASA


LES ORIGINES DE L’HISTOIRE


Le Dit des Heike, né de la tradition orale des troubadours aveugles et joueurs de luth biwas, conte la grande épopée fondatrice de la caste des samouraïs du XIIIe siècle. Ce texte majeur, assimilable à “l’Illiade et l’Odysée” de la littérature japonaise, retrace la lutte de pouvoir entre les clans des Heike et des Minamoto pour le contrôle du Japon. Dès son apparition, le Dit du Heike a exercé une influence insaisissable dans la mythologie littéraire pour les siècles à venir. Insaisissable, il l’est aussi par sa nature : de nombreux auteurs ayant contribué à sa rédaction n’ont jamais été officiellement reconnus. Écrivains, dramaturges, musiciens, orateurs publics ont ainsi repris le flambeau et apporté leur pierre à l’édifice, faisant parfois des ajouts personnels.
Vibrant hommage à l’oeuvre fondatrice et constituant un véritable défi créatif, l’histoire de INU-OH, écrite par Hideo FURUKAWA, aujourd’hui adaptée en long-métrage d’animation par Masaaki YUASA, propose à son tour un nouvel épisode du Dit des Heike mêlant légendes et faits historiques pour un spectaculaire voyage dans le temps.

CONTEXTE HISTORIQUE
Au XIVe siècle, coexistent deux cours avec chacune son empereur : Godaigo pour la cour du Sud (à Nara) et, Komyo soutenu par le shogun Ashikaga Takauji, pour la cour du nord (à Kyoto). L’empereur légitime sera celui qui rassemblera les « trois trésors sacrés ». Mais nul ne sait où ils se trouvent. Ces « trésors sacrés » se composent d’un miroir, d’une épée et d’un ornement en jade, tous trois trouvant leur origine dans la mythologie japonaise, et transmis de génération en génération à tous les empereurs jusqu’à ce jour.


Quand on lit le roman original que Masaaki YUASA a animé, on comprend vite que l’auteur Hideo FURUKAWA parle de danse, de musique et des arts du spectacle à la mode du Moyen-Âge, mais qu’il pense surtout à la musique électrifiée du XXIe siècle. Dès le départ, c’est un « roman électrique ». Je n’étais donc pas très surpris de voir le rock au centre du film de M. YUASA.
En revanche, j’ai mis du temps à comprendre, dans le roman, que si parfois on se demande : « Mais qui chante ?
Et qui écrit les chansons ? Tomona ou Inu-oh ? », en fait c’est parce que la fusion du créateur et de l’interprète est si totale qu’ils sont un seul et même personnage.
Et ça, j’étais vraiment épaté que M. YUASA l’ait retrouvé tel quel dans le film. C’est un film sur la double identité du créateur.
Le film est de ce point de vue totalement fidèle au roman (ou l’original est fidèle à l’adaptation, comme dirait BORGÈS…). Ce qui n’empêche pas la totale liberté de M. YUASA par rapport à M. FURUKAWA. Par exemple, dans le film, Inu-oh croit sauver Tomona, alors que, dans le roman, je pense qu’Inu-oh trahit Tomona. Ou qu’il considère l’art supérieur à l’amitié, mais c’est la même chose, c’est ce qu’on appelle une trahison. Le film et le roman sont comme Tomona et Inu-oh : un être unique, mais qui se libèrent l’un l’autre.

Patrick HONNORÉ (traducteur de Le Roi-Chien de Hideo FURUKAWA, éd. Picquier, 2022)


THÈMES DE L’ŒUVRE

QUAND LA FICTION RATTRAPE LA RÉALITÉ

Inu-oh est un personnage ayant réellement existé et dont on ne retrouve aujourd’hui que peu de traces. Précurseur du théâtre Nô, mais qualifié de “sarugaku” (“singeries”), cet art alors à un stade juvénile est assimilable aux spectacles forains de saltimbanques urbains. Si aucune oeuvre d’Inu-oh ne nous est parvenue à ce jour, la complexité et la richesse de son existence si mystérieuse en font un sujet captivant de par son oralité, son caractère éphémère, sa mémoire, et les prouesses
de ses performances scéniques.


TRADITION ORALE

Les hauts faits historiques étaient originellement transmis à l’oral et en musique par des moines itinérants aveugles et joueurs de biwa. Ceux-ci étaient organisés en guildes. Celle de la troupe du maître Kakuichi dépeinte dans le film en est une fidèle représentation. Les moines biwa jouaient donc un rôle comparable
aux ménestrels itinérants de l’Europe médiévale, qui interprétaient en poèmes et en musique, les événements notables rythmant la vie de la société. Cette analogie
peut également être faite avec les rhapsodes de la Grèce antique. Ces artistes parcouraient les cités pour déclamer les œuvres, principalement des épopées, dont les plus connues furent écrites par Homère. Au Japon de l’ère féodale, l’importance de la transmission orale de ces hauts faits historiques s’expliquait notamment par la croyance populaire selon laquelle l’oralité contribuait à l’apaisement des âmes des vaincus.

Le Dit des Heike, œuvre fondatrice, est une grande épopée dont l’auteur nous est inconnu. L’intégralité du texte parvenu à ce jour fut transmis oralement. Les moines biwa ont donc joué un rôle prépondérant dans la conservation du patrimoine historique et culturel, tout en étant également responsables de son altération au fil du temps : déperdition de la narration selon les versions enseignées entre moines, adaptation de mise en scène en fonction du contexte et du public, transformation intentionnelle résultant de la vision personnelle du moine… Des mutations du récit s’opérèrent au fur et à mesure des siècles.

LA RELATION ENTRE LE POUVOIR ET LES ARTS

Cette formule célèbre s’applique à Inu-oh lui-même : toute mention de sa personne dans les écrits de son époque semble avoir été le sujet d’une épuration systématique. Kan’ami et Fujiwaka sont considérés comme maîtres fondateurs du théâtre Nô tel que nous le connaissons aujourd’hui. Dans le film, Inu-oh a fait le choix, par nécessité personnelle, de fusionner avec son art, quitte à entrer en dissidence avec le pouvoir en place, ce qui lui aurait valu sa radiation des chroniques historiques.

Rôle essentiel de la cohésion sociale, la transmission des informations auprès du peuple est, selon les époques, scrupuleusement contrôlée et surveillée par le pouvoir en place. Quiconque déroge au discours officiel s’expose à des sanctions allant jusqu’à l’exécution publique à titre d’exemple. Autour des légendes Heike que le duo distille à travers leurs performances, Inu-oh et Tomoari révolutionnent alors le monde du sarugaku. Malheureusement, leur popularité contraint le shogun de les forcer à choisir : pour pouvoir continuer à exercer leur art, ils devront renoncer à perpétuer les légendes Heike qui n’appartiennent pas au Dit des Heike officiel, compilé par le maître Kakuichi, l’autorité suprême des moines-biwa. Ainsi Inu-oh choisira de persévérer dans sa quête personnelle de la réappropriation de son corps, tandis que Tomona sera exécuté pour ses mots.

L’USAGE DES NOMS ET LA CONSTRUCTION D’UNE IDENTITÉ

Au début de l’histoire, l’un s’appelle Tomona et ne peut voir. L’autre est un monstre sans nom. À travers les aventures d’Inu-oh et Tomona, Masaaki YUASA développe une parabole philosophique sur la quête identitaire avec beaucoup de subtilité. En Occident aussi, les noms d’usage reflètent de bien d’histoires dont souvent ceux qui les portent ignorent l’origine. À l’ère Muromachi, la transmission généalogique du nom – ou son absence – existe et obéit à de multiples règles, lesquelles souvent s’entrevêchent et entrent en conflit. Intégrer le lieu d’origine à son appellation est une tendance qui se retrouve également au Japon de l’ère féodale. En l’occurrence, Tomona se fait appeler “Tomona de Dan-no-ura”.

Il est également reconnu d’un point de vue héréditaire, d’arborer le nom de son clan, usage le plus fréquent parmi les catégories sociales de l’époque. Le bas-peuple ne portant généralement qu’un seul sobriquet. Ainsi, Tomona du clan de pêcheur Io se fait appeler “Io-no-Tomona”.
Les guildes intègrent, quant à elles, un système particulier répondant à un besoin d’identification et de reconnaissance de leurs membres. Pour la troupe de moines biwa du maître Kakuichi, chacun d’entre eux intègrent la particule “ichi” à son nom. C’est ainsi que Tomona devient Tomoichi.
En aboutissant à un certain statut de notoriété, il semblait convenu et légitime de fonder sa propre guilde, et laisser ainsi trace de son passage dans l’Histoire. Tomoichi souhaite fonder sa troupe du nom de Tomoari-za, et ainsi proclamer haut et fort son message. De fait, chaque membre de sa troupe intègrent la particule “ari”.

LES MULTIPLES IDENTITÉS DE TOMONA

Tomona de Dan-no-ura / Dan-no-ura-no-Tomona :
Son premier nom reflète son identité géographique et son appartenance à une région à l’Histoire tumultueuse de l’ère féodale japonaise qui fut le théâtre d’une bataille fatidique pour le destin du pays.

Tomona de la famille Io / Io-no-Tomona :
Second nom renvoyant à sa vie en communauté, vivant en harmonie avec son père, aspirant à une vie toute tracée en tant que pêcheur-plongeur.

Tomoichi :
En intégrant une guilde, Tomona trouve une nouvelle vocation après plusieurs années erratiques suite au drame de sa famille. La particule “-ichi” est intégrée à son nom, Tomona devient Tomoichi et arbore le signe de sa nouvelle appartenance, partagée parmis tous les membres de la guilde.

Tomoari :
Cette fois, Tomona décide seul de son propre nom. Il est à l’apogée de son existence et fonde sa propre troupe : Tomoari-za. Désormais, c’est lui qui ouvre le chemin à tous ses disciples. Avant son exécution, Tomona décide de se faire appeler une dernière fois “Tomona de Dan-no-ura”.

600 ans plus tard, Inu-oh retrouve enfin son ami Tomona. Ce dernier revêt, de son propre choix, son apparence juvénile comme lors de leur première rencontre. Cependant, Inu-oh l’interpelle par son nom “Tomoari”.
Ainsi se définit désormais son identité.

Selon la vision japonaise du temps, la vie est une spirale dont les arcs se rapprochent et s’éloignent, contrairement à l’Occident la dessinant telle une ligne droite continue. À l’occasion de la fin de sa vie physique, Tomona aspire à se rapprocher de ses racines. La boucle est ainsi bouclée.

LA MALÉDICTION DU PÈRE : UN DRAME FAMILIAL

Le père d’Inu-oh, directeur de l’une des troupes les plus appréciées du shogun, est prêt à tout pour asseoir sa position auprès de la cour. Possédant une large collection de masques, il noue un pacte avec un démon résidant dans l’un d’entre eux : en échange de son fils, il connaîtra la gloire et la beauté ultime. On retrouve cette structure romanesque auprès d’Osamu TEZUKA dans son oeuvre Dororo, où le père cède son fils à 48 démons, chacun s’appropriant une parcelle de son corps. Dans ces deux œuvres, le fils vient au monde sous une apparence repoussante. Si Dororo entame un long chemin afin de se réapproprier son corps, Inu-oh quand à lui explore plus librement la réappropriation de son corps par sa pratique artistique. Tomona quant à lui se voit injustement privé de son père, foudroyé par la lueur écarlate de l’épée sacrée. Lui qui l’a poussé à accepter l’offre des représentants du shogun se voit retirer l’usage de ses yeux. Son long chemin de rédemption le conduit sur les routes du Japon afin de trouver réponse aux questionnements qui obsèdent sa famille.

LES MASQUES, PLUS QU’UN SYMBOLE

Le masque est par définition le symbole de la représentation scénique tant en Orient qu’en Occident. Outil indispensable à la performance du théâtre Nô, le masque revêt également son utilisation première de camoufler l’apparence de son porteur: en l’occurrence Inu-oh, cachant sa difformité dès son plus jeune âge jusqu’à son apogée sur scène. Traditionnellement attaché à une forte connotation magique dans le film, le père d’Inu-oh détient une collection extensive de masques, dont l’un d’entre eux se trouve habité par un esprit malin avec lequel il pactise le sort de son fils.

MUSIQUE ET DANSE

INSPIRATIONS MUSICALES

Le succès fulgurant du duo s’explique notamment par leurs textes, offrant à l’audience une version réinventée des récits historiques maintes fois rabattues par les guildes, ces dernières étant obnubilées par la reconnaissance de l’aristocratie et du pouvoir établi. Tomoichi et Inu-oh apportent une réelle fraîcheur
sur la scène musicale de leur époque. La popularité de leur binôme atteint rapidement son apogée : Tomoichi décide alors de créer sa propre guilde pour raconter sa version de l’Histoire au plus grand nombre. Il fonde alors la troupe Tomoari-za. Outre la teneur même des chants, le duo se distingue par la singularité de ses performances : les mises en scènes, les chorégraphies, et même d’ingénieux essais pyrotechniques et de mises en lumière subjuguant la foule.
Leurs spectacles sont accessibles à tout un chacun, peu importe sa condition sociale. Se produisant dans les rues et sur les ponts, véritables points de passages de la capitale féodale, ils se placent à contre-courant des maisons bien établies, enfermées dans les enceintes des temples de la capitale.

Masaaki YUASA y distille aussi une forte touche de modernité en ajoutant des instruments aux sonorités contemporaines et alliant les codes et de nombreuses références au classique du rock et hiphop. Il ose même s’aventurer jusqu’aux référentiels des classiques occidentaux avec des pas de danse dignes de danseurs étoiles.

LE POUVOIR DE LA DANSE

Élément clef du film, la danse est bien plus qu’un tour de force visuel et technique. Masaaki YUASA y mêle des chorégraphies soignées, aux influences classiques, intégrant des pas dignes de danseurs étoiles, jonglant entre enchaînements spectaculaires du hip-hop et poses extravagantes, frisant parfois l’obscène, du rock’n’roll.
La danse est également un thème transversal à l’œuvre de Hideo FURUKAWA. Le pouvoir de la danse permet de transcender son apparence par la performance scénique.
Si l’apparence d’Inu-oh dégoûte plus d’un, lui s’amuse de l’effet produit sur autrui. Tout au long de sa vie, au fil des transformations de son corps engendrées par ses performances scéniques, il explore et questionne la signification de la beauté. Ainsi, l’Art devient un véritable pouvoir pour son interprète, lui permettant de se transformer et de subjuguer sa condition physique et sociale, et de questionner les préceptes établis.

ÉQUIPE DE PRODUCTION

SCIENCE SARU / STUDIO D’ANIMATION

Fondé par Masaaki YUASA et Eunyoung CHOI en 2013, le studio a supervisé la planification et la production d’animation d’un épisode spécial de l’émission ADVENTURE TIME de Cartoon Network intitulé “Food Chain”. Science Saru a reçu le grand prix dans la catégorie télévision aux Tokyo Anime Awards. En 2017,
Science Saru a sorti NIGHT IS SHORT, WALK ON GIRL et LOU ET L’ÎLE AUX SIRÈNES. Masaaki YUASA et Science Saru sont devenus mondialement connus lorsque NIGHT IS SHORT, WALK ON GIRL a remporté le prix de l’Académie du Japon pour l’animation
de l’année, et LOU ET L’ÎLE AUX SIRÈNES le Cristal d’Annecy. En outre, la première série du studio, DEVILMAN CRYBABY, est sortie simultanément dans le monde sur Netflix et Japan Sinks a récemment été couronnée par le Prix du jury au Festival d’Annecy en 2021.

HIDEO FURUKAWA / ÉCRIVAIN

Auteur du roman original Le Roi Chien (INU-OH, 2017) publié par Kawade Shobo Shinsha, et paru en France aux Éditions Picquier (2021). Hideo FURUKAWA est né à Koriyama (Japon) et a débuté sa carrière en écrivant des pièces de théâtre avant de se consacrer à l’écriture de romans pour lesquels ils reçoit de nombreux prix.
Il se produit également sur scène dans des concerts-récitations (“Rodoku gigu”) où il interprète lui-même la musique qu’il compose.
En 2016, il publie une nouvelle traduction en japonais moderne du texte fondateur Le Dit des Heike. Suite à une réception enthousiaste et son engouement personnel pour cet ouvrage, l’idée de contribuer à son tour en écrivant un nouvel épisode de la chronique épique du Heike Monogatari lui vient à l’esprit. Ainsi est né six mois après l’histoire d’INU-OH.

C ’est un film monstrueux. Je n’ai jamais vu l’écran rutiler aussi férocement. Il ne s’agit pas uniquement de qualité de l’animation : la bande originale aux résonances pop, tragique mais résolument optimiste mêlée aux performances des comédiens de doublage, est à la hauteur de cette passionnante rébellion des opprimés. Même si je suis à l’origine du roman original, j’ai été tout simplement stupéfait par le monde représenté à l’écran. Mon corps s’est mis à bouger de lui-même sous l’influence du film. J’étais secoué. Honnêtement, je me suis demandé ce qui se passait. La réponse à ma propre question se trouve tout en haut de ce commentaire. C’est un film monstrueux. C’est un long métrage d’animation phénoménal. Hideo FURUKAWA

TAIYO MATSUMOTO / CRÉATEUR DES PERSONNAGES

Auteur de manga prolifique et illustrateur de génie, il fait ses débuts en 1989 avec l’éditeur Kodansha. Mais c’est avec Amer Beton qu’il atteint une renommée internationale en 1993. Puis en 1996, il commence sa série Ping-Pong qui sera adaptée en dessin animé et établie la première collaboration avec Masaaki YUASA. En 1997, il entame Gogo Monster puis suivent Ikki et Number Five. En 2019, au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, Matsumoto se voit consacrer une exposition rétrospective exceptionnelle sur l’ensemble de sa carrière rassemblant près de 200 œuvres originales.

J ’espère que le réalisateur et toutes les autres personnes impliquées dans la création de ce projet se sont amusés à le concrétiser. Et s’ils l’ont fait, je suis sûr qu’il sera reçu comme un film d’animation incroyable. Quant à moi, j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour les aider, tout en restant à l’écart.
— Taiyo MATSUMOTO

OTOMO YOSHIHIDE / COMPOSITEUR

Né en 1959 à Yokohama. M. YOSHIHIDE a créé indépendamment et simultanément divers genres musicaux tels que l’improvisation, la noisy music et la pop. Il possède de nombreuses collaborations internationales, parmi lesquelles Fred Frith, Michael Allan Patton,
Ryuichi Sakamoto et Jim O’Rourke. Il a également contribué aux partitions de plus de 80 oeuvres audiovisuelles en tant que musicien de cinéma, et son travail comprend « Wait and See » (réalisé par Shinji Somai, lauréat FIPRESCI du 49e Festival international du film de Berlin), « Journey to the Shore » (réalisé par Kiyoshi Kurosawa) et « Summer Snow » (réalisé par Ann Hui, lauréate de l’Ours d’argent de la meilleure actrice au 45e Festival international du film de Berlin). Il est également connu pour les activités non musicales, et a lancé le « Project FUKUSHIMA! » après le séisme et le tsunami de Tohoku en 2011.

Honnêtement parlant, pendant trois ans, j’ai été à la merci des ordres absurdes de M. YUASA. De l’animation grossière de ses croquis de production, desquels mon oeil de non-initié ne savait déchiffrer ce qui se déroulait, je ne savais même pas si ceux-ci relevaient du concret ou du tâtonnement. Mais si cela m’avait déplu, J’aurais arrêté il y a bien longtemps. J’ai éprouvé une Immense joie à la vue de ces images prenant vie. J’ai alors été complètement immergé dans le monde d’INU-OH. C’est une oeuvre incroyable. Un vrai chef-d’oeuvre ! — Otomo YOSHIHIDE