Film soutenu

Les promesses d’Hasan

Semih Kaplanoğlu

Distribution : ARP sélection

Date de sortie : 03/08/2022

Turquie - 2021 - 2h27

Lorsque Hasan apprend qu’un pylône électrique va être installé sur les terres qu’il cultive, il manœuvre afin que son champ soit épargné. Mais avant de partir en pèlerinage à la Mecque, il promet à sa femme de réparer ses erreurs passées.

Sélection Officielle – Un Certain Regard – Cannes 2021

Umut Karadağ Hasan • Filiz Bozok Emine • Gökhan Azlağ Serdar • Ayşe Günyüz Demirci Nisa • Mahir Günşiray Hakan • Altıner Juge Mehmet • Devrim Özder Akın Banquier Halil • Bedir Bedir Turgut • Mehmet Avdan Le berger • Hakan Atalay L’électricien • Zeynep Kaçar Bahar • Yasemen Büyükağaoğlu Esma • Somer Karvan Fermier Seyfi • Sinan Demirer Fermier Naim • Tuncay Kaynak Cordonnier İsmail

Réalisation et Scénario et Semih Kaplanoğlu • Image Özgür Eken • Montage Semih Kaplanoğlu • Casting Songül Karaarslan • Directeur artistique Meral Aktan • Son Seçkin Akyıldız • Mixage son Cenker Kökten • Producteurs Semih Kaplanoğlu, Furkan Yeşilnur

Semih Kaplanoğlu

Né à Izmir, en Turquie, en 1963, Semih Kaplanoğlu fait partie des scénaristes-réalisateurs-producteurs les plus populaires de sa génération.
En 1984, il est diplômé de l’Université d’Izmir en Cinéma-Télévision. En 2001, il réalise son premier film « Away From Home » et reçoit le prix du Meilleur Réalisateur au Festival International du Film de Singapour. Il crée alors la société de production Kaplan Film et commence à développer des coproductions qui connaitront des succès à l’international. En 2005, son deuxième film « Angel’s Fall » est sélectionné à la Berlinale et reçoit le prix du Meilleur film au Festival du Film Indépendant de Nantes, Kerala et Barcelone. Son troisième film « Œuf », présenté à Cannes à La Quinzaine des réalisateurs, reçoit le Prix de la Meilleure réalisation aux Festivals du film de Téhéran, Valdivia et Bangkok. Le film recevra en tout une trentaine de récompenses, dont certains prix prestigieux comme les Golden Orange (au festival du Film de Antalya) et le Golden Tulip (au Festival du Film de Istanbul). Ce film est la première partie de la trilogie « Yusuf Trilogy » qui fait de Semih Kaplanoğlu un réalisateur mondialement reconnu.
En 2008 le film « Le lait », porté par la Cinéfondation, est séléctionné au festival de Venise en Compétition officielle et projeté dans plusieurs festivals autour du monde où il reçoit plusieurs récompenses dont le prix Fipresci au Festival International de Istanbul. « Miel », la troisième partie de la trilogie « Yusuf Trilogy », qui est récompensée par l’Ours d’Or à la 60ème Berlinale, retrace les origines d’une âme.
En 2013 Kaplanoğlu est invité au Festival de Cannes en tant que membre de la Cinéfondation et du Jury pour les courts métrages.
Le film « La Particule humaine » sorti en 2017, reçoit le Prix du meilleur film au 30ème Festival de Tokyo.
Il commence en 2018 un nouveau projet, « Commitment trilogy ».
En 2019, « Commitment Asli », nominé au Academy Award de Turquie, est le premier film digital du réalisateur.
En 2020, la sortie des « Promesses d’Hasan » se voit bloquée à cause de la fermeture des salles due à la pandémie.
Kaplanoğlu travaille maintenant sur la dernière partie de sa trilogie « Commitment Fikret » qui est une adaptation du Prix Nobel « A Mind At Peace » écrit par Ahmet Hamdi Tanpinar.
Il est aussi l’auteur de nombreux articles spcécialisés dans l’art plastique et cinématographique qui ont été traduits dans différentes langues et publiés dans de nombreux journaux.

Filmographie

2021 Les Promesses d’Hasan (Baglilik Hasan)
2019 Commitment Asli (Baglilik Asli)
2017 La Particule humaine (Bugday)
2010 Miel (Bal)
2008 Le lait (Süt)
2007 Yumurta
2005 Angel’s Fall (Meleğin düşüşü)
2001 Away from Home (Herkes kendi evinde)

ENTRETIEN AVEC LE RÉALISATEUR

Quelle a été l’inspiration pour faire ce film ?

Pendant que j’attendais la sortie de mon film « Grain » qui a mis cinq ans à se faire, j’ai commencé à écrire de courtes histoires, les unes après les autres. Ces histoires ont évoluées en scénario. Les promesses d’Hasan est le deuxième film de la Commitment Trilogy qui provient de ces courtes histoires que j’avais écrites.

Mes histoires s’intéressent aux conflits humains que nous traversons tous, quelles que soient nos origines. Elles sont centrées sur les questionnements des personnages, issus de différentes classes sociales. Chacun a son propre chemin de vie; chacun tente d’en comprendre le sens, qui est unique à chacun et que le rôle social que tient chacun ne permet pas d’expliquer.

Pour moi, c’est important de faire ressentir aux spectateurs ce que ressent tout être humain, la douleur, le remords, les angoisses, tandis qu’à l’image j’essaie de filmer leurs conflits et leurs contradictions. Je pense que l’origine de la souffrance est a quelque chose à voir avec le lien authentique et invisible qui nous connecte les uns aux autres. Les promesses d’Hasan raconte un lien entre deux frère qui est sur le point de se briser.

Pouvez-vous décrire vos méthodes de travail et l’atmosphère du tournage ?

J’ai commencé à imaginer mon film pendant les repérages. La construction narrative du scénario a évolué au fur et à mesure des jours. Quand je suis sur le terrain, je conçois les ajouts et les manques du scénario plus clairement.

La nature, les visages, les véhicules, les ombres et lumières, les ponts au-dessus des rivières, les vergers, les sons de la nuit, des arbres et des animaux vous éloignent des mots du scénario pour vous amener dans l’univers du film. De là, les choses que j’éprouve ou dont je suis témoin et les personnages que je croise dans les lieux que je traverse en repérages deviennent une partie intégrante du scénario.

Ainsi, lors d’une journée caniculaire dans la campagne, j’étais dans un salon de thé vers midi. Presque toutes les tables à l’ombre du sycomore était occupées par des fermiers épuisés par la chaleur. Puis ils ont quitté les lieux. Tout le monde avait disparu, comme si le village était désert. Soudain, un jeune homme en costume avec une mallette fit son apparition en face du salon de thé. Il commanda une boisson fraiche au serveur, qui nettoyait les tasses de thé à moitié vides et les cendriers pleins de cigarettes encore fumantes. Il jeta un coup d’œil à la scène, qui lui était apparemment familière, avec un sourire ironique. Nos regards se croisèrent. Il était ce jeune employé de la banque de crédit qui recherchait les fermiers pour leurs prêts impayés et c’est ainsi qu’il devint un personnage du film.

Pouvez-vous nous parler de vos acteurs ?

J’ai découvert Umut Karadag, qui joue le rôle de Hasan, sur une photo de tournage. On me proposait l’acteur à côté de lui. J’étais happé par Umut, plutôt que par l’acteur suggéré. L’expression qu’il avait sur la photo avait quelque chose de l’air archaïque d’un homme qui travaille la terre. Je pense que, avec l’aide d’Umut, nous avons transformé son visage en une image iconique. Bergman avait raison, le cinéma commence avec un visage. J’ai été très touché par son engagement envers le film.

C’est également sur une photo que j’ai vu pour la première fois Filiz Bozok qui joue Emine. Elle avait un regard très fort et intelligent qui me rappelait ces anciennes générations de femmes de ma famille qui travaillaient la terre. Elle devait utiliser son authenticité et son intuition pour incarner le personnage de Emine, et laisser de côté cette grande expérience du théâtre qui est la sienne.Au montage, quand j’ai revu ses scènes, j’y ai trouvé de grandes subtilités d’interprétations. Je pense qu’elle n’a pas joué Emine, elle l’a incarnée. Comme les arbres, la terre et le ciel dans cet endroit particulier.

Pouvez-vous nous parler de votre prochain projet ?

L’histoire se déroule dans un Istanbul qui tient autant des années 1930 que 2020 et l’âme perdue de la ville se reflète en miroir dans le désespoir amoureux du protagoniste.