affiche Malmkrog
Film soutenu

Malmkrog

Distribution : Shellac

Date de sortie : 08/07/2020

Roumanie, Serbie, Suisse, Suède, Bosnie, Macédoine – 2020 – 1h40

Nikolai, grand propriétaire terrien, homme du monde, organise des séjours dans son manoir qu’il met à la disposition de quelques amis. 
Pour les invités, parmi lesquels un politicien et un général de l’armée Russe, le temps s’écoule entre repas gourmets, jeux de société, et d’intenses discussions sur la mort, l’antéchrist, le progrès ou la morale.
Tandis que les différents sujets sont abordés, chacun expose sa vision du monde, de l’histoire, de la religion. Les heures passent et les esprits s’échauffent, les sujets deviennent plus en plus sérieux, et les différences de cultures et de points de vues s’affirment de façon de plus en plus évidentes.

Meilleur réalisateur – 70e Festival International du Film de Berlin – Encounters (film d’ouverture)

AVEC : Frédéric Schulz-Richard, Agathe Bosch, Diana Sakalauskaité, Marina Palii, Ugo Broussot, Istvàn Teglàs

Réalisation Cristi Puiu • D’après Trois entretiens. Sur la guerre, la morale et la religion de Vladimir Soloviev • Image Tudor Panduru
Montage Dragoș Apetri – Andrei Iancu • Son Jean-Paul Bernard • Producteurs Amca Puiu, Smaranda Puiu • Co-producteurs Lucian Pintilie – Milan Stojanović, Ivica Vidanović – Dan Wechsler – Jamal Zeinal-Zade, Andreas Roald – Jörgen Andersson – Kjell Åhlund, Peter Possne – Mirsad Purivatra – Labina Mitevska

Cristi Puiu

Cristi Puiu est né à Bucarest en 1967. Alors étudiant en cinéma à l’École Supérieure d’Arts Visuels de Genève, il réalise dans les années 1990 plusieurs courts métrages et documentaires. De retour en Roumanie, il continue à peindre.
En 2001, il réalise son premier long métrage, Le Matos et la Thune, road movie filmé à l’épaule dans un style quasi-documentaire. Sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes, le film remporte plusieurs prix dans les festivals, notamment à Thessalonique. Lauréat de l’Ours d’or du meilleur court métrage à Berlin en 2004 avec Une Cartouche de Kent et un Paquet de Café, Cristi Puiu tourne ensuite La Mort de Dante Lazarescu, qui reçoit le Prix Un Certain Regard à Cannes en 2005, et de nombreuses autres récompenses. Il signe en 2010 avec le film Aurora le deuxième volet de la série Six histoires des banlieues de Bucarest.Il réalise en 2016 Sieranevada son quatrième long métrage. Il remporte le Prix du Meilleur réalisateur dans la section Rencontres du Festival du film de Berlin 2020.

À PROPOS DU LIVRE

TROIS CONVERSATIONS. SUR LA GUERRE, LA MORALE ET LA RELIGION (1900)

Ces Trois entretiens sur la guerre, la morale et la religion constituent le dernier livre de Vladimir Soloviev (publié peu de temps après sa mort, en 1900). On peut à juste titre y voir le testament philosophique, politique et religieux de celui qui a sans doute été le plus grand penseur russe du XIXe siècle. Trois protagonistes : un Général, un Homme politique et Monsieur Z (alias Vladimir Soloviev), personnifications des vérités du passé, du présent et de l’avenir, s’opposent dans un dialogue très vif au représentant de l’erreur sous toutes ses formes qu’est le Prince (disciple de Tolstoï et à ce titre agent d’une confusion mentale et spirituelle qui en fait un précurseur de l’Antéchrist). A travers ces  » trois entretiens « , Vladimir Soloviev montre le caractère indispensable de l’Etat, de la culture, de l’Eglise – du progrès et des institutions humaines en général – au moment où une lumière crépusculaire commence à descendre sur les valeurs qui formaient la civilisation occidentale.

Les forces historiques qui règnent sur la masse de l’humanité auront encore à se heurter et à se mêler avant que sur le corps de cette bête qui se déchire elle-même vienne pousser une nouvelle tête : la puissance unificatrice mondiale de l’Antéchrist « qui proférera des paroles fortes et élevées » et jettera le voile étincelant du bien et de la justice sur le mystère d’iniquité parvenu à son comble à l’heure de sa manifestation finale, pour, comme le dit l’Ecriture, entraîner même les élus – s’il était possible- à la grande apostasie. Montrer par avance le visage trompeur derrière lequel se cache l’abîme du mal, tel a été mon suprême dessein en écrivant ce petit livre.

Vladimir Soloviev


NOTE DU RÉALISATEUR

Les problèmes posés par la transposition d’une histoire vraie à l’écran sont dans une certaine mesure proches de ceux posés dans le cas d’une adaptation littéraire. Le risque de manipulation des faits ou de distorsions des intentions de l’auteur dans le but d’affirmer son propre point de vue semble insurmontable. Peut-être est ce la raison pour laquelle l’adaptation à l’écran des Trois conversations de Vladimir Soloviev devient une tâche doublement ardue. D’une part il faut recréer une époque, avec son langage, sa tradition et ses coutumes, et d’autre part il faut respecter l’esprit des Trois conversations et donc les intentions de son auteur.

Par ailleur, au regard du cinéma parlant, le texte me contraint à reformuler une grande partie de ce qui concerne l’image, le jeu, et les décors dans une histoire qui se tient dans le passé. De ce fait j’ai décidé de concevoir le film comme une interrogation sur le cinéma et la mémoire, m’autorisant à l’imaginer pas à pas, chaque jour, prenant en considération chaque vibration, chaque changement de lumière naturelle, chaque variation climatique, chaque soubresaut de mon intuition. Ce sont les limites dans lesquelles j’ai voulu ancrer mon interprétation personnelle d’un texte que je considère, pour de nombreuses raisons, prophétique.
Cristi Puiu