À la recherche de plantes indigènes, nous suivons le botaniste Mark Brown, depuis Aizier jusqu’à Sainte-Marguerite-sur-mer, chez lui. De la vallée de la Seine, suivant le littoral cauchois en sept promenades, nous filmons les plantes jusqu’à son projet botanique fou : reconstituer une forêt primaire à L’Aube des Fleurs.
Quinzaine des cinéastes 2024 : Prix Chantal Akerman, Choix du public
AVEC : Mark Brown, Antoine Pirotte, Sophie Roger, Pierre Creton, Vincent Barré, Arnaud Dommerc, Christelle Dutilleul, Catherine Sauvage, Pierre Barray
Mise en scène Pierre Creton, Vincent Barré • scénario Pierre Creton, Vincent Barré • Image argentique Antoine Pirotte assisté de Sophie Roger • Image numérique Pierre Creton • Montage son Joseph Squire • Montage image Pierre Creton, Vincent Barré • Mixage Matthieu Deniau • Étalonnage Pierre Sudre • Produit par Arnaud Dommerc / Andolfi
Pierre Creton
Pierre Creton, né en 1966 en Seine Maritime, est artiste et cinéaste. Il a fait ses études à l’École des Beaux-Arts du Havre. Dès 1991 après ses études il devient ouvrier agricole, ses divers emplois comme apiculteur ou vacher l’ont mené à réaliser des films sur le rapport maître/esclave ou sur les relations que nous entretenons avec l’animal. Il vit et travaille en Normandie dans le Pays de Caux, territoire qu’il ne cesse d’appréhender et de filmer. Il est l’auteur d’une vingtaine de films, tous présentés au FIDMarseille, Festival International de Cinéma, et dans de très nombreux festivals internationaux. Il est depuis 2020 travailleur indépendant comme jardinier de la Maison Lambert.
FILMOGRAPHIE :
2021 / House of love / 21’
2020 / L’avenir le dira / 26’
2019 / Le bel été / 80’
2017 / Va, Toto ! / 92’
Prix du film singulier francophone du Syndicat de la critique du cinéma Français
Prix institut Français de la critique en ligne – FIDMarseille
2013 / 2017 / Sur la voie critique /150’
2009 / Maniquerville / 84’
2008 / L’heure du Berger /39’
Grand prix de la compétition Française et Prix G.N.C.R – FIDMarseille
AVANT-PROPOS
Mark Brown est paléobotaniste. Il consacre sa vie à un projet fou : reconstituer une forêt primaire dans son jardin de Normandie. Les spectateurs d’Un Prince, le précédent film de Pierre Creton, le connaissent : il y donne une leçon sur l’origine des fleurs dans la classe d’Alberto, joué par Vincent Barré. Ceux qui suivent l’itinéraire de Pierre Creton connaissent toutes celles et ceux qui composent la petite bande ici rassemblée. Car l’origine de ses films, réalisés seul ou avec Vincent Barré, se situe toujours entre curiosité et amitié, aventure et fidélité. L’aventure, ici, consiste à se laisser conduire par Mark Brown, promenade après promenade, à la recherche des plantes endémiques du Pays-de-Caux. En 2006, Barré et Creton réalisaient un merveilleux film-herbier dans la haute vallée du Spiti, en Himalaya : L’Arc d’Iris (FID 2006), film vibrant de beauté, fleurs relevées à la main, caméra DV au point. Rejouant ce geste dans des paysages plus familiers, entre Seine et falaises, ils lui donnent une tout autre ampleur. C’est d’abord « Le tournage », filmé en numérique : la petite bande s’égaye de prairie en tourbière, dans le sillage de son guide. L’une prend des notes, un autre des sons, certains bavardent en chemin, Mark s’extasie de fleur en fleur. Un dernier s’affaire de son côté, concentré : il mesure la lumière, choisit la focale, déclenche la prise qui fixera sur la pellicule la singulière beauté de chaque plante. La collection de ces plans constitue la seconde partie du film : « L’herbier ». Après les plans larges et les paysages, après l’image numérique, le surgissement des fleurs en gros plan, transfigurées par le 16mm, est un émerveillement. Fleur après fleur, à voix basse, comme intimidé par tant de beauté, Mark Brown improvise un commentaire entre science et poésie. Trop pudique pour la dire, il partage par l’exemple une autre leçon : se rapprocher des plantes, partager leur vie, condition d’une survie poétique au cœur du désastre.
Cyril Neyrat FIDMarseille 2024
MARK BROWN
Paléobotaniste, artiste jardinier, paysagiste et poète britannique, Mark Brown est connu pour ses jardins sauvages et naturels basés sur les biotopes et ses connaissances sur les plantes sauvages et leurs milieux. Il a voyagé et herborisé dans le monde entier depuis son premier voyage en 1981 en Crète et ensuite dans les différentes républiques en URSS. Il est l’auteur du jardin de « La Berquerie » à Varengeville-sur-Mer, salué par les plus grands paysagistes internationaux. Il a entrepris, depuis 2005, renouant avec ses amours d’enfance – il a crée son premier jardin, à l’âge de 4 ans dans le jardin familiale, à quelques soixante kilomètres au nord-ouest de Londres -, la création d’un jardin sur l’évolution des angiospermes ou l’origine des fleurs à Sainte-Marguerite-sur-Mer, en Normandie. Il crée des jardins sans pesticides ou autres produits chimiques et toxiques (et sans labourer la terre), aux plans minutieux. Avec son projet L’Aube des Fleurs, il a rassemblé ainsi dans ce lieux, des milliers de végétaux du carbonifère, permien, jurassique et du crétacé, il propose une étude des angiospermes, à savoir l’origine des fleurs, le célèbre “abominable mystère” de Darwin. Ses travaux sont une invitation à la découverte du monde botanique, depuis ses origines