Le peintre Youngsoo apprend que sa petite amie Minjung a bu un verre avec un homme et s’est battue avec lui. Le couple se dispute et Minjung s’en va, déclarant qu’il est préférable qu’ils ne se voient plus pendant un certain temps.
Le lendemain, Youngsoo part à sa recherche, en vain.
Pendant ce temps, Minjung (ou des femmes qui lui ressemblent) rencontre d’autres hommes…
PRIX DU MEILLEUR RÉALISATEUR – FESTIVAL DE SAN SEBASTIAN 2016
Avec : Kim Youngsoo Kim Joohyuck • So Minjung Lee Youyoung • Park Jaeyoung Kwon Haehyo • Lee Sangwon Yu Jungsang • Kim Joonghaeng Kim Euisung
Réalisation et Scénario Hong Sangsoo • Producteur Kang Taeu • Image Park Hongyeol • Montage Hahm Sungwon • Musique Dalpalan • Son Kim Mir • Production Jeonwonsa Film Co.
Hong Sangsoo
Fils
de parents divorcés, un officier de l’armée sud-coréenne, et une
employée de maison de production de films, Hong Sangsoo découvre le
cinéma en regardant les films hollywoodiens à la télévision. Au cours
d’une conversation bien arrosée, un homme de théâtre suggère à ce garçon
désoeuvré de se lancer dans la mise en scène. Hong Sangsoo s’inscrit
alors à l’université de Chungang, à Séoul, dans le département « théâtre
et cinéma ». Il part ensuite vivre aux Etats-Unis, étudiant au College of
Arts and Crafts de Californie et à l’Art Institute de Chicago, où il
réalise plusieurs courts métrages expérimentaux.
Il réalise en 1996 son premier long métrage, Le Jour où le cochon est tombé dans le puits suivi deux ans plus tard du Pouvoir de la province de Kangwon et en 2000 de La Vierge mise à nu par ses prétendants.
Salués par la critique et primés dans les festivals (Rotterdam,
Vancouver, Pusan), ces trois films sortiront en France en 2003. Sangsoo y
décrit avec un remarquable sens du détail le quotidien de jeunes
Coréens, leurs relations de couple conflictuelles et leur malaise
existentiel latent.
Suivront trois oeuvres coproduites par la France, Turning Gate en 2002, La femme est l’avenir de l’homme en 2004 et Conte de cinéma en 2005. Avec Woman on the Beach (2007), Night and Day (2008) et Les Femmes de mes amis (2009), le cinéaste confirme ses obsessions. Oscillant toujours entre l’expérimentation conceptuelle et le réalisme.
Ha Ha Ha et Oki’s Movie, réalisés en 2010, et Matins calmes à Séoul (The Day He arrives)
en 2011, confirment le fait que, si chacun des titres semble répéter le
précédent, il s’en distingue toujours subtilement et essentiellement.
En 2012, In Another Country dans lequel joue Isabelle Huppert est présenté en compétition officielle au Festival de Cannes.
En 2013, Haewon et les hommes (Nobody’s Daughter Haewon) est sélectionné au festival de Berlin. Sunhi (Our Sunhi) est présenté au festival du film asiatique de Deauville et reçoit le prix de la mise en scène au festival de Locarno. En 2014, Hill of Freedom reçoit la Montgolfière d’Or au festival des trois Continents à Nantes.
Filmographie
2018 Hotel by the river
2017 Grass
2017 Le jour d ‘après
2017 La caméra de Claire
2017 Seule sur la plage la nuit
2015 Un jour avec, Un jour sans
2014 Hill of freedom
2013 our Sunhi
2012 Haewon et les hommes
2012 In Another Country
2011 The Day he arrives (Matins calmes à Séoul)
2010 Oki’s movies
2010 ha ha ha
2009 Les femmes de mes amis
2008 Night and Day
2007 Woman on the beach
2005 Conte de cinéma
2004 La femme est l’avenir de l’homme
2002 Turning gate
2000 La vierge mise à nu par ses prétendants
1998 Le pouvoir de la province de Kangwon
1996 Le jour où le cochon est tombé dans le puits
AMOUR ET AMNÉSIE
Il y a de quoi se perdre dans le dispositif mis en place par Hong Sangsoo dans Yourself and Yours.
Il y a de quoi s’égarer car Hong Sangsoo a toujours désiré désorienter
son spectateur, l’égarer dans les méandres du récit. Alors, comme il
peut, le spectateur essaye de retrouver son chemin, insiste encore un
peu, et finalement est invité à se laisser aller à son errance, à
suspendre sa quête de compréhension pour laisser venir le film à lui,
comme un rêve lui arrive.
Hong Sangsoo dissémine toujours dans ses films des répliques qui font
office de modes d’emploi. C’est ici Minjung, l’héroïne de Yourself and
Yours, qui explique à l’un des hommes qui la reconnaît que « tout
comprendre n’est pas aussi important qu’on ne le pense ». Et toute la
beauté du film tient à ce que, à la fois pour le spectateur comme pour
les personnages, tout doit obligatoirement se passer au présent, dans un
effort fourni pour ne pas lier ce présent à un souvenir, que celui-ci
soit le souvenir de la scène ou d’une rencontre précédente.
Youngsoo (Kim Joohyuk) sort avec Minjung (Lee Yooyoung), une jeune
femme dont il peine à gérer l’alcoolisme. Elle prétend qu’elle a arrêté
de boire, mais des amis à lui prétendent qu’ils l’ont vue se saouler
dans un bar. Un soir le couple se dispute : Minjung décide de s’en aller
et d’imposer une pause à son couple. Les jours d’après, on retrouve
Youngsoo le pied dans le plâtre, arpentant Séoul à la recherche de
Minjung introuvable. Pendant ce temps, Minjung traîne dans les cafés et
les bars, et fait la rencontre d’hommes qui sont tous persuadés de
l’avoir déjà rencontrée auparavant. A chaque rencontre, Minjung assure
que c’est la première fois qu’elle les voit, et que les hommes la
confondent peut-être avec une autre fille, ou avec une jumelle qu’elle a
tout l’air d’inventer. On ne sait pas si Minjung ment, si elle est
amnésique, si Hong Sangsoo fait jouer différents rôles féminins à une
seule actrice comme il avait pu déjà le faire dans La vierge mise à nu
par ses prétendants. Ou si plus simplement, ces hommes projettent sur
Minjung des rencontres passées. Chez Hong Sangsoo, savoir qui a raison,
qui a tort, qui détient la vérité n’a pas beaucoup d’importance puisque
le réalisateur a passé toute une filmographie à douter du réel. Doutant
de son existence, ses films s’emploient à ne proposer que des versions
d’une même histoire.
Et l’enjeu du cinéma de Hong Sangsoo n’a jamais consisté, pour nous, à
devoir trancher concernant le statut de certaines séquences : sont-elles
des rêves ou la réalité ? Où se trouve la vérité du film ? Précisément,
tout l’intérêt de son cinéma se situe dans cette zone d’indécidabilité,
entre réalité et fantasme. Le moment de vérité de son cinéma est
précisément celui où nous ne croyons plus en rien, où nous nous posons
la question du statut d’une séquence sans pouvoir y répondre.
Plus le film avance, plus Minjung s’entête à ne reconnaître aucun homme qui l’aborde, et cette amnésie méthodique (ou ce mensonge entêté) oblige les hommes à repartir de zéro, à faire table rase de tout ce qu’ils savent et reconnaissent. Minjung les astreint à un pur présent, à une toute première fois. Un présent extrêmement cher à Hong Sangsoo, qui a toujours eu le désir de délester ses scènes de toute envie de compréhension, de l’idée qu’une scène serait là pour émettre des informations ou faire avancer le récit. Si la rencontre est si importante pour le cinéaste, c’est qu’elle recèle la possibilité d’une innocence, d’une page blanche, d’une première fois qui n’existe que pour elle-même. Des conversations entre personnages, il désire qu’elles se rapprochent le plus possible d’une sorte de bavardage informel où seul le plaisir de parler, d’écouter, de flirter, de manger et de boire avec quelqu’un importe. Ce face à face primordial entre deux êtres, Hong Sangsoo le saisit toujours dans un seul et même plan et ne le scinde jamais dans un champ-contrechamp qui viendrait rompre le charme, interrompre cette chaleur qui croît à mesure que les personnages font connaissance. Les scènes de ses films se font l’écrin de moments extrêmement simples dans ce qu’ils racontent et dans leur composition, où se capture une intimité volatile, qui n’en est pas moins cruciale puisqu’elle fonde l’équilibre de sa mise en scène. On peut même s’amuser à remarquer à quel point, dès lors qu’un troisième personnage s’intègre dans le plan, il est toujours de trop, fragilise l’équilibre du plan et celui de la rencontre. Sur ce chiffre trois qui menace le chiffre deux, sur ce tiers en trop qui se fait toujours chasser du plan, Hong Sangsoo a réalisé un film en 2006 qui en est l’illustration la plus schématique, Woman on the beach.
Peu importe que Minjung mente, qu’elle soit amnésique ou que ces
hommes se trompent. On comprend très vite que comprendre, ici, ne sert
strictement à rien, et que nous avons simplement à faire à un mécanisme
poétique qui par l’étrangeté de son dispositif, tente de produire une
sorte pureté onirique, de schème affectif. La part d’étrangeté et
d’incompréhension que Hong Sangsoo s’entête à glisser dans ses films n’a
rien de théorique, ou disons, n’est pas que théorique : elle est aussi
là pour obliger son spectateur a plus d’innocence, pour l’obliger à
baisser la garde. Des combinaisons qu’il agence entre ses personnages se
dégage une pure matière affective, se déduit la vie complexe, opaque et
autonome du désir et du sentiment amoureux.
Le passé, la mémoire, les souvenirs sont la matière du cinéma de Hong
Sangsoo. Il sait à quel point ils sont douloureux pour ses personnages,
et trompeurs pour les spectateurs. Le réalisateur passe son temps à
déjouer notre envie de comprendre, de savoir, de tirer du sens. Il nous
égare par la volonté de conjuguer chaque plan de ses films au présent,
il nous supplie de s’agripper à ce présent, au temps de la scène, au
moindre frémissement du jeu des acteurs, à cette chaleur qui se dégage
de chaque plan-séquence. Minjung, cette menteuse-amnésique oblige tous
les hommes à se synchroniser sur elle, à délaisser tout ce qu’ils savent
pour venir boire avec elle. Elle est, comme souvent le sont les
personnages féminins de ses films, une figure aussi mystérieuse
qu’innocente autour de laquelle se dispose des hommes qualifiés de «
loups » ou d’« enfants », mais en tout cas constamment piteux face aux
femmes. Des loups ou des enfants : les personnages masculins de Hong
Sangsoo ont toujours oscillé entre ces deux pôles. Des loups, parce que
leur oisiveté (on travaille très peu dans ses films) les transforme en
prédateur. Un personnage masculin qui s’ennuie est toujours un prédateur
en puissance, un homme qui recherchera systématiquement la compagnie
d’une femme; il ne désire rien d’autre. Avoir du temps équivaut
toujours, dans ses films, à avoir l’envie de flirter, de rencontrer,
d’embrasser ou de coucher avec quelqu’un. Ce sont des enfants pour à peu
près les mêmes raisons : parce qu’ils ne pensent qu’à flirter, sont
inconséquents et font parfois du mal aux femmes qu’ils rencontrent.
Derrière leur vantardise ou leur métier d’artiste qu’ils aiment
exhiber, se cachent de faux adultes. Aucun principe, sinon celui du
plaisir, ne dicte leur conduite.
Les femmes, quant à elles, brillent par contraste et se drapent dans une sorte de mystère insondable que Yourself and Yours exalte
par son dispositif. Elles sont, pour les héros, une sorte d’altérité
pure, de trou noir : on peut seulement tourner autour, jamais
véritablement l’appréhender, à la manière des trois héros qui tournent
autour du temple après avoir tourné autour d’une jeune femme dans Sunhi.
Elles sont d’autant plus énigmatiques qu’elles sont aimables,
disponibles et avenantes. C’est par l’apparition du féminin que la
réalité n’est plus quelque chose de tangible mais se transforme en
question. On ne sait jamais ce que pense Minjung, ni qui elle est. Dans
certaines scènes, dont tout nous dit qu’il s’agit de rêves, Hong Sangsoo
la fait apparaître dans une lumière tellement fantomatique, la rend
pareille à un spectre. Elle est moins un personnage qu’une grande énigme
qui se place face aux hommes qu’elle rencontre. Une substance volatile
qui ne se laisse pas identifier, se métamorphose à chaque rencontre.
Tous les personnages ont beau faire mine de la connaître, de
l’identifier comme une fille paumée et alcoolique, la profusion des
discours et des jugements témoignent de leur incapacité à la cerner
véritablement; elle est celle dont on parle mais qu’on ne connaît pas.
Si Hong Sangsoo n’a pas l’habitude de citer d’autres films ou de
divulguer ses influences, peut-être que pour la première fois une
référence assumée apparaît : Vertigo d’Alfred Hitchcock. Et à y
repenser, le cinéaste coréen a toujours été tacitement travaillé par ce
film, notamment dans cette façon de donner autant d’épaisseur au
fantasme qu’à la réalité, de faire, à sa manière très douce, des films
qui se passent dans la tête de ses personnages : ce qui apparaît n’est
pas ce qui arrive, mais ce qu’on désire voir arriver. Hong Sangsoo ne
filme pas le réel, mais un fantasme qui en a ses contours. Le cinéma a
toujours été pour lui le parfait médium où confondre et faire coïncider
les deux, comme Hitchcock dans Vertigo. Se dire que son cinéma procède
de la machine à fantasmes, c’est une fois de plus s’alléger de cette
volonté de comprendre, de connecter les choses entre elles, et laisser
toute la place à l’incohérence la plus onirique, au récit incohérent du
rêve, qu’en rêveur impuissant, on accepte. Les films de Hong Sangsoo
nous mettent dans un état approchant celui de rêveurs éveillés qui se
laissent imposer un étrange récit par une instance qui, tout en étant
extérieure à nous, forme ses combinaisons à partir d’une matière
profondément intime.
Evidemment dans Yourself and Yours, le réalisateur dilue totalement la structure de Vertigo, démembre le film pour n’en garder que quelques scènes, quelques motifs qu’il répète jusqu’au délire. Notamment la deuxième partie du film, lorsque Ferguson (James Stewart) part à la recherche de Madeleine (Kim Novak) dans les rues de San Francisco où il croit la voir partout. Il est ainsi persuadé de l’avoir retrouvée dans les traits de Judy Barton (Kim Novak). Judy est Madeleine, de même que Minjung est peut-être celle qu’elle ne prétend pas être. Savoir qui est Minjung importe peu. Ce qui compte, c’est l’idée qui se dégage de ces rencontres systématiques, de ces hommes qui recherchent toujours à reconnaître et non pas à rencontrer. A trouver dans l’autre, une trace du même. Minjung le dit à l’un des hommes, « Vous me voyez à cause de ma soeur », de la même façon que Judy, vexée, reproche à Ferguson de ne la fréquenter que parce qu’elle lui rappelle une autre femme.
Vertigo est un film sur l’impossibilité de revivre un amour, sur une femme qui hante tellement un homme qu’il ne peut que la projeter dans toutes les rencontres qu’il fait. C’est un film sur une perte qui rend fou, sur un désir qui finit par tordre le réel jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’une projection mentale. Pour commenter cette perte primordiale, Hitchcock met en place un dispositif extrêmement tordu et pervers, réalise un film noir psychanalytique qui plonge d’autant plus rapidement dans notre inconscient qu’il est retors. De même, sous ses abords théoriques, Yourself and Yours ne fait peut-être que commenter cette recherche de l’être aimé et perdu qui alimente la vie amoureuse. Il en faut donc, comme Vertigo, en passer par un récit sinueux et incohérent, une sorte de labyrinthe sans issue, pour extraire un commentaire aussi simple et limpide. Yourself and Yours commente un état affectif qui n’apparaît et ne s’éclaircit qu’avec la dernière rencontre de Minjung : lorsqu’elle tombe sur Youngsoo sans le reconnaître.
La scène est magnifique, parce qu’elle place l’un en face de l’autre, un homme qui se rappelle de tout et une femme qui ne se souvient de rien. Un homme qui souffre, et une femme sans souvenir, innocente comme au premier jour de leur rencontre. Là encore, il s’agit peut-être d’une hallucination de Youngsoo, qui à force de désirer et de rechercher Minjung, la fait apparaître, et la mobilise devant lui, absolument intacte, meurtrie par aucune dispute, aucun grief. C’est une collision temporelle, et une collision amoureuse, une sorte de pure projection mentale avec laquelle Youngsoo s’explique. La scène est indissociablement réalité et fantasme, l’aboutissement de tout ce qui a été précédemment mis en place et vers lequel tout converge. Des retrouvailles tellement désirées qu’elle finissent par advenir, car cela marche toujours ainsi chez Hong Sangsoo : désirer quelque chose c’est le faire arriver. Lorsqu’ils sont au lit, le cinéaste joue d’ailleurs de façon très malicieuse avec les règles de son cinéma : on croit que Youngsoo a rêvé ses retrouvailles puisque Minjung n’est plus à côté de lui dans le lit. On pense donc à un rêve, parce que le cinéaste nous a souvent fait déduire cela de sa mise en scène, mais Minjung revient quelques secondes après.
On ne sait pas qui de Youngsoo ou de Minjung se prend au jeu de l’autre, le malentendu n’est jamais dissipé. Elle accepte de se faire prendre pour une autre, lui se fait à l’amnésie de Minjung qui ne le reconnaît pas. Cela ne les empêchera pas de passer une soirée et une nuit ensemble, comme si chacun, pour une fois, acceptait la petite folie de l’autre, s’acceptait enfin sans vouloir se changer, ce que pourtant ils n’arrivaient pas à faire dans leur couple. Dans son absurdité, son humour et son vertige, la scène révèle une vérité magnifique : l’idée qu’un couple, qu’un amour, fonctionne toujours en déséquilibre, dans un état de perpétuelle désynchronisation. L’un oublie, l’autre se souvient et reproche. L’un est toujours plus léger que l’autre, l’autre doit avancer avec sa lourdeur et ses reproches, mais cette rencontre déséquilibrée les oblige à une sorte d’innocence, de déni, sans quoi l’un exigera que l’autre se cale sur sa version des faits. La nécessité de la rencontre, est la nécessité de s’en tenir au pur présent, présent qui dans sa forme la plus exacerbée ressemble à l’amnésie méthodique de Minjung, véritable ligne de conduite qu’elle s’obstine à tenir tout le long du film. Dans une rencontre, chacun ne sait jamais avec quoi l’autre arrive, ce qui le hante et ce qu’il va lui réclamer dans sa demande d’amour. Mais toutes ces craintes n’ont que peu d’importance face à la nécessité beaucoup plus impérieuse d’un amour qui dure, c’est-à-dire d’une rencontre qui se rejoue sans cesse.