Lors d’un voyage d’affaires au Festival de Cannes, Manhee est accusée de malhonnêteté par sa patronne, et licenciée.
Claire (Isabelle Huppert), se balade dans la ville pour prendre des photos avec son Polaroïd. Elle fait la rencontre de Manhee, sympathise avec elle, la prend en photo.Claire semble capable de voir le passé et le futur de Manhee, grâce au pouvoir mystérieux du tunnel de la plage.
Désormais, Claire décide d’accompagner Manhee au café où elle a été licenciée. C’est le moment de découvrir le pouvoir de Claire à l’œuvre…
HORS COMPETITION – FESTIVAL DE CANNES 2017
Avec : Isabelle Huppert Claire • Kim Minhee Jeon Manhee • Chang Mihee Nam Yanghye • Jung Jinyoung So Wansoo •Yoon Heesun Sungyeon • Lee Wanmin Kwak Seungwon • Kang Taeu Kim Joongwoo • Shahira Fahmy • Mark Peranson
Ecrit et réalisé par Hong Sangsoo • directeur de la photographie Lee Jinkeun • montage Hahm Sungwon • son Seo Jihoon • montage son Kim Mir • musiques Dalpalan • directeur de production Lee Jeahan • producteur exécutif Kang Taeu • produit par JEONWONSA Film Co. • coproduit par Les films du Camelia
Hong Sangsoo
Fils
de parents divorcés, un officier de l’armée sud-coréenne, et une
employée de maison de production de films, Hong Sangsoo découvre le
cinéma en regardant les films hollywoodiens à la télévision. Au cours
d’une conversation bien arrosée, un homme de théâtre suggère à ce garçon
désoeuvré de se lancer dans la mise en scène. Hong Sangsoo s’inscrit
alors à l’université de Chungang, à Séoul, dans le département « théâtre
et cinéma ». Il part ensuite vivre aux Etats-Unis, étudiant au College of
Arts and Crafts de Californie et à l’Art Institute de Chicago, où il
réalise plusieurs courts métrages expérimentaux.
Il réalise en 1996 son premier long métrage, Le Jour où le cochon est tombé dans le puits suivi deux ans plus tard du Pouvoir de la province de Kangwon et en 2000 de La Vierge mise à nu par ses prétendants.
Salués par la critique et primés dans les festivals (Rotterdam,
Vancouver, Pusan), ces trois films sortiront en France en 2003. Sangsoo y
décrit avec un remarquable sens du détail le quotidien de jeunes
Coréens, leurs relations de couple conflictuelles et leur malaise
existentiel latent.
Suivront trois oeuvres coproduites par la France, Turning Gate en 2002, La femme est l’avenir de l’homme en 2004 et Conte de cinéma en 2005. Avec Woman on the Beach (2007), Night and Day (2008) et Les Femmes de mes amis (2009), le cinéaste confirme ses obsessions. Oscillant toujours entre l’expérimentation conceptuelle et le réalisme.
Ha Ha Ha et Oki’s Movie, réalisés en 2010, et Matins calmes à Séoul (The Day He arrives)
en 2011, confirment le fait que, si chacun des titres semble répéter le
précédent, il s’en distingue toujours subtilement et essentiellement.
En 2012, In Another Country dans lequel joue Isabelle Huppert est présenté en compétition officielle au Festival de Cannes.
En 2013, Haewon et les hommes (Nobody’s Daughter Haewon) est sélectionné au festival de Berlin. Sunhi (Our Sunhi) est présenté au festival du film asiatique de Deauville et reçoit le prix de la mise en scène au festival de Locarno. En 2014, Hill of Freedom reçoit la Montgolfière d’Or au festival des trois Continents à Nantes.
Filmographie
2018 Hotel by the river
2017 Grass
2017 Le jour d ‘après
2017 La caméra de Claire
2017 Seule sur la plage la nuit
2015 Un jour avec, Un jour sans
2014 Hill of freedom
2013 our Sunhi
2012 Haewon et les hommes
2012 In Another Country
2011 The Day he arrives (Matins calmes à Séoul)
2010 Oki’s movies
2010 ha ha ha
2009 Les femmes de mes amis
2008 Night and Day
2007 Woman on the beach
2005 Conte de cinéma
2004 La femme est l’avenir de l’homme
2002 Turning gate
2000 La vierge mise à nu par ses prétendants
1998 Le pouvoir de la province de Kangwon
1996 Le jour où le cochon est tombé dans le puits
ENTRETIEN
CRITIQUE PAR JEONG HANSEOK
(···) Et imaginons que par surprise, ce puzzle redistribue ses pièces
afin de former de nouvelles associations et qu’à chaque fois, ce
puzzle présente une nouvelle vision cruciale de la vie. En d’autres
termes, à chaque fois que les pièces du puzzle changent de position et
d’associations, la représentation qui en résulte est différente, mais ce
qui surprend, c’est que chaque représentation capture l’essence de la
vie de manière similaire. Ainsi, il faut penser que la valeur de ce film
réside non pas dans sa version telle qu’elle est proposée mais bien
dans le mouvement qu’offre ce changement perpétuel. C’est la force de ce
film puzzle qui dépeint la vie de manière infinie. Tout cela peut-il
bien exister ?
J’en doute. Mais La Caméra de Claire de Hong Sang- soo semble évoquer un puzzle photographique imaginaire.
Manhee (Kim Minhee) se fait virer du jour au lendemain au cours d’un
voyage d’affaires à Cannes au motif d’un comportement soi-disant
malhonnête, le réalisateur So (Jung Jinyoung) est la cause de ce
licenciement, la PDG de la société de ventes internationales (Chang
Mihee) vire Manhee à cause de So et Claire (Isabelle Huppert) rencontre
par hasard Manhee, So et la PDG sur la Croisette à Cannes et finit par
passer de l’un à l’autre, tous ces personnages s’entremêlent dans La Caméra de Claire.
Parmi ces personnages, c’est le rôle de Claire qui est le plus
fascinant, et les paroles qu’elle prononce sont tout aussi fascinantes.
Alors qu’elle prend ces photos pour le plaisir, Claire exprime une chose
essentielle : après qu’on l’a photographiée, une personne change
toujours un peu. Ainsi, celui qui est immortalisée par une photo à un
instant T se trouve changé juste après ce cliché.
Une chose est certaine au sujet de Claire : elle est le dispositif
crucial de ce film qui ressemble à un puzzle de photos exprimant des
possibilités infinies. Claire est un peu comme l’appareil photo de La Caméra de Claire.
Au moment où elle apparaît entre le réalisateur So et Manhee, le temps
suspend son vol et c’est la qualité qui prime. Quand Claire débarque et
commence à entrer en contact avec eux, le réalisateur So et Manhee
continuent d’exister dans un espace temps indéfini. J’en veux pour
preuve la manière dont le temps devient désordonné au moment où Claire
intervient et passe du réalisateur So à Manhee.
Par conséquent, Claire est un être humain vivant, mais aussi une forme
de manifestation de la « puissance » ou de la « force ». (···)