La rouille est un champignon qui se nourrit des feuilles de caféier. Il se propage rapidement, affaiblissant les plantes et faisant tomber les fruits avant qu’ils ne soient mûrs. Elle est considérée comme l’une des maladies des plantes les plus dévastatrices de l’histoire.
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Jorge vit dans la ferme de café qu’il a héritée de son père. Il est le seul de sa génération à avoir choisi de rester à la campagne. Les fêtes populaires de son village approchent, annonçant les retrouvailles avec son ex-petite amie Andrea, qui revient de la ville. L’arrivée imminente de celle-ci commence à l’éloigner de sa cousine Rosa et à le déstabiliser physiquement et mentalement, l’éloignant de son travail dans sa plantation, alors que sa récolte commence lentement à être détruite par une maladie, la rouille.
Au cours du chaos des fêtes, Jorge fera l’expérience de la rencontre avec un monde qui lui est inconnu, comprenant au milieu des drogues et de la musique électronique que tout ce qui l’unissait à Andrea a déjà disparu. Seul le feu pourra réduire en cendres les fantômes de son passé et la maladie qui attaque ses cultures.
Thessaloniki International Film Festival – Compétition Internationale – Prix Human Values du Parlement Grec (Grèce, novembre)
Beijing International Film Festival – Future Section – Prix de la Meilleure Contribution Artistique (Beijing, Chine)
Avec : Jorge Juan Daniel Ortiz Hernandez • Rosa Paula Andrea Cano • Andrea Laura Gutierrez Ardila
Réalisateur : Juan Sebastián Mesa
Coproduction déléguée Monociclo Cine (Colombie) & Dublin Films. • Coproduction RTVC Play (Colombie) et Amplitud (États-Unis) • Avec le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine (écriture et Fonds FILM Production), Proimágenes Colombia (FDC -développement et production) et FilMedellín.
Juan Sebastián Mesa
Juan Sebastián Mesa est né à Medellín, en Colombie, en 1989.
Photographe et cofondateur de Monociclo Cine, il est diplômé en communication audiovisuelle et a étudié l’écriture de scénarios et la narration contemporaine.
Il a réalisé plusieurs vidéos musicales et expérimentales. Son court métrage Kalashnikov (2013) a été nommé pour le meilleur court métrage par la Colombian Academy.
Son premier long métrage The Nobodies a remporté de nombreux prix dont le Prix du public à La Semaine de la critique de Venise (2016). Son court métrage le plus récent, Tierra mojada, a fait partie de la compétition officielle de Venise 2017, Sundance et Clermont-Ferrand.
Son deuxième long métrage La Roya a été sélectionné dans la catégorie New Directors au San Sebastián Festival en 2021, a remporté le Human Values Award au festival de Thessalonique et continue de faire partie de nombreux festivals de cinéma.
LES ORIGINES
JUAN SEBASTIÁN MESA BEDOYA
J’ai passé les premières années de ma vie dans un petit village de producteurs de café, situé en haut de la Cordillère des Andes. Les journées passées à parcourir les plantations de café de ma tante font toujours partie de mes souvenirs d’enfance. À cette époque, la vie du village tournait autour de la récolte : les gens célébraient son arrivée, les enfants sortaient de l’école pour prendre un café avec leurs parents et les gens venaient de partout pour chercher du travail.
Puis j’ai quitté le pays, et je ne suis pas retourné au village pendant plusieurs années. Quand je suis revenu, ma tante avait vendu son terrain et avait déménagé en ville. Je me suis promené dans le village et j’ai commencé à remarquer que la plupart des habitants étaient des enfants et des personnes âgées. La plupart des jeunes avaient migré vers la ville à la recherche de meilleures opportunités.
Ce projet est un retour à ces années d’enfance. C’est une histoire sur l’identité paysanne, à travers laquelle j’essaie de retranscrire l’agonie d’une campagne qui refuse de disparaître ; un combat incarné par un jeune homme têtu qui refuse de quitter l’endroit où il est né.
Le tournage de ce film a été non seulement la redécouverte de lieux et de personnages chargés de sens, mais a aussi représenté l’énorme défi que d’essayer de dépeindre la vie quotidienne et comprendre, au passage, que c’est ce quotidien qui constitue le plus grand obstacle. Confrontés à cette contradiction, nous avons passé cinq semaines à filmer dans différents endroits du sud-ouest d’Antioquia, où la pluie, les glissements de terrain, le soleil et la boue nous ont rappelés la ténacité et la rigueur qu’il faut avoir pour être paysan.
La Roya n’est pas une histoire d’amour, mais plutôt l’histoire d’une rencontre ratée et de défaites. Je me suis intéressé à capturer le choc entre le rural et l’urbain, vu à travers les yeux de quelqu’un qui n’a jamais quitté sa campagne pour aller en ville et qui attend anxieusement de retrouver une vie passée, désormais inexistante. La nostalgie est peut-être le sentiment le plus récurrent du film. Un sentiment de peine envers la distance, l’absence de ceux qui sont partis, pour ce qui aurait été et pour ce qui ne sera jamais.
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