(Re)découvrez 10 longs et 11 courts métrages de Luc Moullet ! (7 films restaurés)
Restauré par Cosmodigital pour La Traverse
avec le soutien du Centre national de la cinématographie et de l’image animée (CNC)
production Moullet et Cie
Luc Moullet
Un steak trop cuit 1960, 19 min.
Terres noires 1961, 19 min.
Capito ? (ou : La Fille de Paname et le gars de Padoue) 1962, 8 min.
Brigitte et Brigitte 1966, 75 min.
Les Contrebandières 1967, 81 min.
Une aventure de Billy le Kid 1971, 78 min.
Anatomie d’un rapport 1975, 82 min.
Genèse d’un repas 1978, 115 min.
Ma première brasse 1981, 43 min.
Introduction 1982, 8 min.
Les Minutes d’un faiseur de film 1983, 13 min.
Barres 1983, 15 min.
Les Havres 1983, 12 min.
L’Empire de Médor 1986, 13 min.
La Valse des médias 1987, 27 min.
La Comédie du travail 1987, 88 min.
Essai d’ouverture 1988, 15 min.
Les Sièges de l’Alcazar 1989, 57 min.
La Sept selon Jean et Luc 1990, 13 min.
Aerroporrr d’Orrrrly 1990, 6 min.
La Cabale des oursins 1991, 17 min.
Parpaillon 1993, 83 min.
Foix 1994, 13 min.
Toujours plus 1994, 24 min.
Vesoul 1994, 12 min.
Imphy, capitale de la France 1995, 25 min.
Le Ventre de l’Amérique 1996, 25 min.
L’Odyssée du 16/9e 1996, 11 min.
Le Fantôme de Longstaff 1996, 20 min.
Nous sommes tous des cafards 1997, 10 min.
… Au champ d’honneur 1998, 15 min.
Le Système Zsygmondy 2000, 19 min.
Les Naufragés de la D17 2002, 85 min.
Le Litre de lait 2006, 14 min.
Quelques gouttes en plus 2006, 7 min.
Film sans titre – La Maison de production 2006, 5 min.
Jean-Luc selon Luc 2007, 7 min.
Le Prestige de la mort 2007, 75 min.
La Terre de la folie 2009, 90 min.
Toujours moins 2010, 14 min.
Balance et cécité 2010, 5 min.
Chef-d’oeuvre ? 2010, 13 min.
Catherine Breillat, The First Time
(collection « Cinéastes, de notre temps ») 2010, 52 min.
Assemblée générale 2014, 17 min.
INVITATION DU PROGRAMMATEUR
À PROPOS DE GENÈSE D’UN REPAS de Luc Moullet
La mondialisation dans l’assiette.
Si le cinéma souhaite rendre compte de l’état du monde tout en étant visionnaire, Luc Moullet en a trouvé la mécanique nouvelle en « chercheur fou » faisant du cinéma un outil qui dans sa forme et son contenu en fabrique la potion d’intelligibilité.
A partir d’un repas modeste (œufs, thon, bananes) le voilà démontant la mondialisation économico esclavagiste avec des moyens de cinéma burlesque et édifiant.
Le film date de 1978 et la digestion qui s’en suit, nous procure un rot hilarant et toujours d’actualité. Le plat n’est pas faisandé et sa transcription cinématographique l’en garde de date de préemption.
Henri DENICOURT, directeur et programmateur du cinéma LA CASCADE à Martigues
« Luc Moullet est sans doute le seul héritier à la fois de Buñuel et de Tati. » Jean-Marie Straub
« Je me moque de mes ancêtres et de leur sordide avarice préalpine, mais c’est grâce à leur astuce en matière d’économie (j’allais d’ailleurs devenir prof d’économie cinématographique à l’université) que j’ai pu vivre sans gros problème (sauf pendant vingt-neuf mois, jusqu’à ma première grosse rentrée de fric le 2 août 1973) et tourner mes films pour bien moins cher que les copains. Aujourd’hui, j’essaye péniblement, sans y parvenir, de foutre en l’air mon pèze au moyen de dépenses extravagantes : un jour, j’ai pris un taxi sur quatre cents bornes pour passer deux heures à Monument Valley. Mon aïeul Julien Moullet, dit Souvarine (car il était communiste) se retournerait dans sa tombe s’il savait. Et sous l’influence de ma femme, j’ai une garde-robe pléthorique : je suis l’Elizabeth Taylor mâle. »
« Un jour, Rohmer me dit : “Je sais pourquoi vous adorez Buñuel. C’est parce que vous êtes tous les deux des fumistes.” C’était le plus beau compliment qu’on puisse me faire. Être comparé à Buñuel… Hommage d’autant plus touchant qu’il était involontaire, masqué derrière une apparence critique évidente. Irkokian Zygmondy Zebetarat Ortokoz (c’était l’expression phonémique de mon plaisir, ou de ma jouissance, un peu comme le Hojotoho de La Walkyrie)… Il voulait dire par là que nous n’avions ni l’un ni l’autre d’univers plastique cohérent, non plus qu’une idée préalable du cadre, trop occupés à tout miser sur des provocations extérieures visant à créer le scandale. »
Luc Moullet — Mémoires d’une savonnette indocile
Au programme :
Brigitte et Brigitte 1966, 75 min
Les Contrebandières 1967, 81 min
Une aventure de Billy the Kid 1971, 78 min
Anatomie d’un rapport 1975, 82 min.
Genèse d’un repas 1978, 115 min.
La Comédie du travail 1987, 88 min.
Parpaillon 1993, 83 min.
Les Naufragés de la D17 2002, 85 min.
Le Prestige de la mort 2007, 75 min.
La Terre de la folie 2009, 90 min.
Et onze grands courts :
Un steak trop cuit 1960, 19 min.
Terres noires 1961, 19 min.
Barres 1983, 15 min.
L’empire de Médor 1986, 13 min.
Essai d’ouverture 1988, 15 min.
Les Sièges de l’Alcazar 1989, 57 min.
La Cabale des oursins 1991, 17 min.
Foix 1994, 13 min.
Le Ventre de l’Amérique 1996, 25 min.
Le Fantôme de Longstaff 1996, 20 min.
Le Litre de lait 2006, 14 min.
« Il ne faut pas oublier cette vérité première, ignorée jusqu’alors : chaque grand film impose des critères de jugement différents. Il ne peut donc y avoir de tamis unique pour filtrer l’or et le navet. Il ne peut y avoir de système critique unique. Je dirais que le propre du chef d’œuvre est d’annuler les systèmes établis. Sur chaque bon film il faut trouver le motif profond, « the figure in the carpet« , qui détermine la réussite ou l’échec, et se méfier des fausses pistes et des titres menteurs : L’Invraisemblable Vérité de Lang n’est pas un film contre la peine de mort, Un film comme les autres de Godard est un O.V.N.I. »
Luc Moullet — Mémoires d’une savonnette indocile