COMMUNIQUÉ – Festival d’avant-premières Netflix

Actualité

Le GNCR et les membres de son réseau se félicitent que les salles Art & Essai qui devaient participer au Festival d’avant-premières Netflix Film Club aient finalement renoncé à apporter leur soutien à une manifestation qui s’apparente à la promotion d’une plateforme numérique qui a systématisé la privatisation des films et a déjà largement profité de la fermeture prolongée de nos salles. C’est, par ailleurs, autant d’écrans qui pourront exposer les films de la diversité proposés par nos partenaires distributeurs et éditeurs de films.

Nous nous étonnons, néanmoins, du maintien de cette manifestation promotionnelle dans deux institutions dédiées au 7e Art.

À l’instar de certains clubs de foot qui, à défaut de pouvoir écrire l’histoire, achètent l’histoire, Netflix achète sa légitimité et sa cinéphilie en multipliant les « gages culturels » donnés au monde artistique, aux médias et aux publics. Production des grands auteurs de cinéma qui se sont nourris au biberon de nos écrans (Jane Campion, Martin Scorsese, les frères Coen, Bong Joon-Ho, Paolo Sorrentino, David Fincher…), partenariat avec MK2 à grands renfort de tambours et trompettes pour la mise en ligne de grands classiques dont les films de François Truffaut, mécénat avec la Cinémathèque française pour la restauration du Napoléon d’Abel Gance, partenariat – déjà – avec le Festival Lumière, implication annoncée dans les formations cinéma… Netflix nous roule dans la farine et montre patte blanche, mais souvenons-nous que dans le conte des frères Grimm, les chevreaux ont un funeste destin et sont dévorés par le loup.

À quand la grande bannière Netflix sur les édifices de la Cinémathèque et de la Fondation Lumière, à l’image de celle du groupe ACCOR sur le Palais Omnisport de Paris Bercy !?

Nous demandons donc à ce que les responsables des institutions concernées mesurent bien la portée symbolique de leur collaboration et la responsabilité qu’ils endossent en lui donnant du grain à moudre.

Du président de l’Institut Lumière aux membres du conseil d’administration de la Cinémathèque Française, majoritairement des réalisateurs que nous défendons dans nos salles, en passant par leurs délégués généraux et le commissaire du Gouvernement, nous souhaitons qu’un éclaircissement sur leurs motivations nous soit apporté si cette manifestation devait être maintenue dans leurs établissements.

Le Bureau du GNCR


COMMUNIQUÉ

À la suite de l’alerte donnée par les syndicats de distributeurs indépendants, le DIRE et le SDI, concernant la tenue d’un « Festival d’avant-premières Netflix » dans des salles Art et Essai, le GNCR est très préoccupé par l’organisation d’une telle manifestation et apporte tout son soutien aux distributeurs, nos partenaires légitimes.
Est-ce qu’une librairie irait faire un festival Amazon ?

Nous sommes solidaires d’une filière qui tient à sauvegarder son indépendance et nous ne serons jamais les lieux de promotion des plateformes payantes.

Le bureau du GNCR                     


Communiqué de presse : Les distributeurs du DIRE et du SDI choqués d’apprendre la tenue d’un « festival Netflix »

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Les distributeurs du DIRE et du SDI choqués d’apprendre la tenue d’un « festival Netflix » dans plusieurs grandes villes de France, porté par des salles de cinéma d’art et essai emblématiques courant décembre.

Netflix a conclu un accord pour montrer, dans les salles françaises, en avant-premières payantes, plusieurs productions de leur cru que nous ne pouvons pas nommer « films de cinéma » car ils ne sortiront jamais en salles mais sont destinés à être vus par des téléspectateurs, devant leurs écrans de télévision.

Après le lancement annoncé du nouveau film de Jane Campion, en exclusivité sur Netflix, un mercredi 1er décembre, jour symbolique de sorties de films au cinéma, Netflix a donc réussi à transformer les cinémas en antichambre de ses services.

A l’heure où de nombreux films, victimes des 7 mois et demi de fermeture des salles, peinent à trouver une exposition à la hauteur de leur potentiel, nous dénonçons la tenue d’un tel festival qui s’apparente à une campagne marketing de grande échelle, une bande-annonce promotionnelle géante pour inciter des spectateurs de cinéma à s’abonner à un service payant. Si des œuvres assimilées à des « films de cinéma » se déploient sur les plates-formes, si les cinéphiles y trouvent leur compte, quel sera l’avenir des salles de cinéma et de tous ceux qui le font et le promeuvent ?

Chers exploitants qui participez à cette opération, avec qui nous avons vécu tant d’aventures, de succès et d’insuccès, tant d’émotions, vous rendez-vous compte de l’engrenage dans lequel vous vous engagez ? Vous rendez-vous compte qu’une attraction à court terme de vos spectateurs est un suicide à moyen terme pour nos professions respectives ?

Face à de tels choix, comment continuer à défendre, à vos côtés, le principe d’une exclusivité de plusieurs mois pour vos salles dans une nouvelle Chronologie des médias qui saura intégrer les plateformes à notre écosystème en respectant l’ordre des fenêtres de diffusion ?

La découverte collective d’une œuvre cinématographique sur grand écran constitue une expérience unique et irremplaçable. Nous devons la défendre collectivement et solidairement.

Aucun passéisme dans cette réaction, bien au contraire… une vision à long terme de nos métiers. Nous devons pouvoir continuer à dénicher, faire éclore, promouvoir des films de réalisateurs et réalisatrices, les jeunes et les moins jeunes, dans les salles de cinéma.

Réalisateurs et réalisatrices, producteurs et productrices, exploitants et exploitantes, l’avenir de nos professions se joue aujourd’hui. Demain, il sera trop tard.

Paris, le 25 octobre 2021